CRSGate : Yaël Braun-Pivet dément l’usage de CRS pour ses poules, mais confirme une vérification de sécurité.
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Par Anas •

Les fameuses « poules de Pivet » ne se contentent pas de caqueter : elles ont réussi l’exploit de déclencher une mini-polémique nationale. Plumage soigné par la garde rapprochée, en France, même les gallinacés savent se faire une place au soleil médiatique ou pas...
Selon Le Canard enchaîné, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, aurait confié à la compagnie républicaine de sécurité n°1 (CRS1), chargée de sa protection rapprochée, la mission… de nourrir ses poules pendant son absence. L’hebdomadaire satirique assure que cette requête aurait suscité des protestations internes, allant jusqu’à l’ironie de certains policiers qui, selon la formule rapportée, « en sont montés sur leurs ergots » (Anadolu Ajansı).
Un démenti immédiat
Dans la foulée, l’entourage de la présidente a opposé un refus catégorique : « Ce n’est pas vrai. Il n’a jamais été demandé ça », a déclaré son équipe à BFMTV et Le Progrès. « Je ne sais pas d’où sort cette information », ont ajouté ses proches à La Dépêche du Midi.
La version de Yaël Braun-Pivet
S’exprimant directement sur son compte Instagram, Yaël Braun-Pivet a mêlé humour et fermeté : « Mes poules vont très bien. Aucun agent de la force publique n’a jamais été missionné pour les nourrir », a-t-elle assuré (Le HuffPost, Jean-Marc Morandini).
Elle explique qu’au cours d’une courte absence familiale, son mari avait aménagé un enclos pour protéger les volailles. Craignant que cet aménagement ne soit pas suffisamment solide — « je connais les talents de bricoleur de mon mari », a-t-elle glissé avec autodérision — elle dit avoir « simplement demandé » aux CRS de vérifier à mi-parcours que tout allait bien. Selon elle, cette surveillance fut jugée « inutile et coûteuse » et le dispositif a été levé rapidement.
La présidente a également défendu sa conception de l’éthique publique : « Depuis mes débuts en politique, je n’ai jamais tiré de bénéfice personnel de mes fonctions. J’ai une vision scandinave de la vie publique », elle assure « facturer à prix coûtant » les rares repas privés organisés à l’Hôtel de Lassay (Jean-Marc Morandini). Elle a conclu en remerciant les forces de l’ordre pour leur travail, tout en critiquant la diffusion de l’affaire : « Je déplore la circulation de canards d’informations aussi fausses qu’indigestes », a-t-elle écrit.
Les réactions politiques
Le Rassemblement national a rapidement réagi. Sur X (ex-Twitter), Julien Odoul, député RN, a lancé : « Il est grand temps de remettre le poulailler en ordre » (La Dépêche). Laurent Jacobelli, vice-président du groupe RN à l’Assemblée, a relié l’affaire au débat fiscal en cours : « Qui paie ? Vous savez maintenant pourquoi on veut vous forcer à travailler gratuitement deux jours de plus », a-t-il déclaré, en référence au projet gouvernemental de suppression de jours fériés (Le Progrès, La Dépêche).
Dans les médias et sur les plateaux
Sur RMC et BFMTV, plusieurs intervenants ont exprimé leur exaspération. La chroniqueuse Elina Dumont a dénoncé une « gabegie », tandis que Bruno Poncet, syndicaliste, a parlé d’une « fête », et qualifie un « détournement des objectifs réels des CRS ». Le politologue William Thay, interrogé par Europe 1, a replacé l’affaire dans un cadre plus large : « Cette anecdote relance le débat sur l’utilisation des fonds publics et sur la perception du niveau de vie des élus. Les Français payent de plus en plus cher pour des élus qui sont de plus en plus mauvais… Le niveau de vie des élus a progressé plus vite que celui de la moyenne de la population ».