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bolt_circle_fill FLASH | Alerte enlèvement : Lucie, 12 ans, disparue dans l’Orne, un homme de 34 ans recherché.

Accord Israël-Hamas accepté : cessez-le-feu à Gaza et échange d’otages contre 2 000 détenus palestiniens.,Palestine, Gaza, Israël, Égypte, Jordanie, Qatar, médiateurs, usa, trump, LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, le décryptage, le decryptage, ledecryptage, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

ENQUÊTES
Conflit

Le 7 octobre sous un autre jour : et si tout avait été planifié par Netanyahu ?LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Gaza, palestine, israel, 7 octobre, netanyahu, terrorisme, bombardement, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Le 7 octobre 2023, une frontière supposée sécurisée se transforme en chaos. Un ordre inattendu est donné : ne pas patrouiller. Shalom Sheetrit, soldat israélien, est stupéfait. Devant la Knesset, en juillet 2025, il témoigne et présente un enregistrement audio qui laisse penser que cette décision inhabituelle a laissé son unité vulnérable aux attaques.

Officiellement, l’armée israélienne parle d’échecs de renseignement. Mais les faits et les témoignages suggèrent un autre scénario. Investig'Action et PressTV indiquent que la confusion régnait, et que l’inaction ce matin-là pourrait ne pas être un simple accident.

Des hélicoptères Apache et des tanks israéliens tirent sur des zones où se trouvent des civils israéliens. Des dizaines, peut-être des centaines, de morts sont signalées, notamment à Kibbutz Be’eri. Selon Haaretz et Anadolu Agency, les scènes sont terrifiantes. La "Directive Hannibal" est évoquée, mais certains experts se demandent : tout cela était-il prévu ?

Ce matin-là, la frontière n’est plus qu’un théâtre de confusion. Mais les choix militaires et l’absence de patrouilles pourraient-ils avoir été orchestrés pour un objectif précis ? Les questions restent ouvertes.

13 septembre 2025 à 16:11
 Le 7 octobre sous un autre jour : et si tout avait été planifié par Netanyahu ?
© Le Décryptage

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Média

Erik Tegnér, patron de Frontières, accusé d’harcèlement, d’agression sexuelle, d’abus de biens sociaux et de management toxique.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Erik Tegnér, frontières, accusation, agression sexuelle, harcèlement, management toxique, abus de bien social, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Erik Tegnér est visé par plusieurs plaintes personnelles et dénonciations publiques. Entre 2023 et 2025, anciens collaborateurs et associés ont mis en lumière des comportements jugés abusifs, allant du management toxique aux accusations de harcèlement moral et sexuel. Le témoignage d’Aurélien (@Aurelien_117), ancien salarié, apporte un éclairage détaillé sur son comportement au quotidien.

Selon Aurélien, Tegnér imposait un climat de travail oppressant : pressions psychologiques constantes, humiliations publiques, menaces et chantage affectif étaient utilisés pour contrôler et intimider son équipe. Les consignes de travail étaient données de manière autoritaire, parfois incohérente, et chaque critique ou retard pouvait entraîner des réprimandes disproportionnées.

L’article écrit par Aurélien a été publié non pas sous son nom mais celui du rédacteur en chef qui n’a rien écrit. Il décrit des épisodes où il se sentait manipulé et exploité, contraint de produire du contenu sous pression ou dans des conditions inconfortables. Il a dû batailler pour obtenir sa rémunération pour au final ne toucher qu’une partie malgré un accord écrit, le tout d’après Aurélien, non déclaré.

Dans son thread, Aurélien souligne que Tegnér usait d’une communication dégradante, parlant à ses collaborateurs sur un ton méprisant ou condescendant, les rabaissant devant les autres, et créant un climat de peur et d’insécurité permanente. Lorsque Aurélien contacte Tegnér, celui-ci répond avant de le bloquer :

« quant à piquer des idées de sujet faut te détendre : t'es personne, t'es pas journaliste, t'as pas fait tes preuves. »

31 août 2025 à 14:53
Erik Tegnér, patron de Frontières, accusé d’harcèlement, d’agression sexuelle, d’abus de biens sociaux et de management toxique.

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Santé

On est entrain de devenir des Zombies Emotionnels : scroll infini, liens sociaux en lambeaux et dopamine en miettes. LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Santé Mentale, Scroll, Addiction, Psychologie, Neuroscience, Dopamine, France, Santé Publique, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Scroll infini, liens sociaux en lambeaux, dopamine en miettes : enquête sur un désordre très connecté

Ils jurent « décrocher » demain, mais tournent, encore, le pouce vers le bas de l’écran. À l’autre bout, des plateformes réglées pour capter l’attention au milliseconde près. En quelques années, nos routines ont glissé vers le « toujours en ligne », pendant que la santé mentale des plus jeunes inquiète autorités sanitaires et chercheurs. Cette enquête se propose de démêler le vrai du fantasme : ce que l’on sait des effets du scroll infini, des boucles de récompense et de l’érosion des liens — et ce qu’on ne sait pas (encore).

Le grand basculement de l’attention

Dans les cabinets d’ergonomes comme dans les familles, le diagnostic tient en quelques mots : nous fractionnons notre attention comme jamais. La chercheuse Gloria Mark (Université de Californie, Irvine) suit depuis vingt ans la façon dont nous « picorons » l’information numérique. Sa conclusion récente : la durée moyenne pendant laquelle nous restons concentrés sur une tâche sur écran se mesure en dizaines de secondes et s’est raccourcie au fil du temps. « Plus on alterne, plus la charge cognitive grimpe », martèle la spécialiste de l’attention.

Le scroll infini — cette page qui ne finit jamais — n’est pas qu’un parti-pris de design : c’est un mécanisme de captation. L’American Psychological Association (APA) classe ce type de fonctionnalités parmi celles qui augmentent le risque d’usages problématiques chez les adolescents (recommandations 2023). « Les plateformes devraient éviter les fonctionnalités conçues pour prolonger l’usage de manière excessive », prévient l’APA.

Sur le terrain, les chiffres racontent l’ampleur du phénomène. À l’échelle mondiale, le temps quotidien moyen passé sur les réseaux sociaux reste considérable : 2 h 19 au T2 2024 (contre 2 h 31 au T3 2022).

Autrement dit, une légère baisse récente, mais un niveau toujours massif.

La « boucle dopamine » : démêler le mythe du vrai

Le discours public parle souvent de « shots de dopamine » qui nous rendraient dépendants des applis comme à une drogue. La neurobiologie est plus subtile. Depuis les travaux fondateurs de Wolfram Schultz (Nature, 1997), on sait que l’activité dopaminergique encode surtout un signal d’erreur de prédiction de récompense : la dopamine augmente quand la récompense est meilleure qu’attendu, chute lorsqu’elle est pire. Autrement dit, c’est l’incertitude — le fameux « peut-être » — qui entretient la boucle du checking compulsif.

Les psychologues Kent Berridge et Terry Robinson précisent, eux, la distinction entre « wanting » (désir/saillance) et « liking » (plaisir) : la dopamine module surtout le désir qui nous pousse à revenir, pas nécessairement le plaisir de consommer. « On peut vouloir sans vraiment aimer », résument-ils — une clé pour comprendre pourquoi l’on scroll encore alors qu’on n’y prend plus goût. « La dopamine n’est pas la molécule du plaisir : c’est un système d’apprentissage qui nous signale que ‘quelque chose d’important pourrait arriver’. » — rappelle un neuroscientifique en écho à Schultz et Berridge.

Le design numérique a retenu la leçon : récompenses variables, notifications imprévisibles, scroll infini. L’ethnographe Natasha Dow Schüll a montré comment les systèmes de jeu exploitent ces boucles d’incertitude ; aujourd’hui, on retrouve des principes voisins dans de nombreuses interfaces de plateformes.

16 août 2025 à 17:34
On est entrain de devenir des Zombies Emotionnels : scroll infini, liens sociaux en lambeaux et dopamine en miettes.
© Psychologue.net

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Palestine

Zahwa Arafat, la fille de Yasser Arafat, entre héritage, rumeurs et réalité, Israël l’accuse.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Gaza, Palestine, zahwa, Arafat, Yasser, onu, UNRWA, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Zahwa Arafat, née en 1995, est la fille unique de Yasser Arafat et de Suha Arafat. Elle a grandi principalement en France, où elle réside encore aujourd’hui avec sa mère. Sa filiation et sa vie privée en font régulièrement l’objet d’articles et de spéculations, notamment sur la question de l’héritage laissé par son père.

La fortune personnelle de Yasser Arafat est un sujet entouré de zones d’ombre. Selon plusieurs enquêtes journalistiques, elle proviendrait en partie de détournements des comptes de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l’Autorité palestinienne. Ces comptes ont été alimentés pendant des décennies par diverses sources : les pétro-monarchies jusqu’à la première guerre du Golfe, l’Irak par la suite, puis la communauté internationale à partir de 1994. Le contrôle sur ces flux financiers a été limité.

À la mort de Yasser Arafat en 2004, les estimations de sa fortune variaient fortement. Les avoirs identifiés atteignaient environ 300 millions d’euros, mais certaines évaluations évoquaient jusqu’à plus d’un milliard d’euros, en tenant compte de 900 millions supplémentaires issus de financements non tracés — sans certitude que ces derniers aient réellement été déposés sur des comptes personnels. Ainsi, le chiffre souvent avancé de 8 milliards de dollars ne repose sur aucune preuve solide ou source fiable.

10 août 2025 à 17:19
Zahwa Arafat, la fille de Yasser Arafat, entre héritage, rumeurs et réalité, Israël l’accuse.
© Gerry Image/AFP

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Média

SFR : Comment Patrick Drahi a fait disparaître 8.6 milliards d’euros et quel avenir pour l’opérateur téléphonique ?LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, SFR, drahi, Patrick, vente, telecom, opérateur mobile, box, tribunal, parts, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Le suspens a été de courte durée. Sans surprise, le tribunal des activités économiques (le nouveau nom pour les tribunaux de commerce) de Paris a avalisé le 4 août le plan de restructuration financière d’Altice France, maison mère de SFR. Les juges consulaires ont décidé de retenir l’ensemble du plan de sauvegarde présenté par Patrick Drahi et ses créanciers et d’y intégrer les filiales SFR, SFR Fibre et Completel (filiale pour les entreprises), contrairement à ce qu’avait demandé le parquet dans ses réquisitions et ce que souhaitait le comité social et économique (CSE) du groupe.

Le marathon engagé par Patrick Drahi depuis l’été 2024 pour tenter de sauver sa fortune s’achève pour la plus grande satisfaction du milliardaire. Étranglé par les dettes sur lesquelles il a bâti tout son empire dans les télécoms, ébranlé par les affaires de corruption dans son groupe, il avait fini, après des mois de négociations, par trouver un accord avec les principaux créanciers d’Altice France en février.

La dette colossale de 24,5 milliards d’euros de la société mère de SFR serait réduite de 8,6 milliards d’euros pour tomber à 15 milliards d’euros. En contrepartie, les créanciers au nombre desquels figurent BlackRock, Elliott Investment Managment, Pimco ou Fidelity recevraient 45 % des actions d’Altice. Patrick Drahi, jusqu’alors seul maître à bord, conserverait le contrôle du groupe avec 55 % du capital.

C’est cet accord, présenté dans le cadre d’une procédure de sauvegarde accélérée, qui vient d’être homologué par le tribunal des activités économiques. La direction d’Altice s’est félicitée que son plan de restructuration financière soit accepté sans retouche et sans réserve.

« L’équation est simple : le succès de la négociation ou la fin de l’histoire », avait-elle insisté devant les juges consulaires, soulignant que tout changement remettrait en cause le fragile équilibre trouvé avec les créanciers. À la clé, il y a les 8 000 salariés du groupe en France, avait-elle rappelé.

10 août 2025 à 16:01
SFR : Comment Patrick Drahi a fait disparaître 8.6 milliards d’euros et quel avenir pour l’opérateur téléphonique ?
© VIOLETA SANTOS MOURA / REUTERS

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Politique

Fausse équivalence, vrai calcul : quand l’extrême centre fabrique les monstres qu’il prétend combattre.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Extrême centre, Melenchon, Le Pen, Macron, Politique, France, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

La fausse équivalence : une stratégie bien rodée.

Il y a des glissements sémantiques qui ne doivent rien à la maladresse. Quand le pouvoir en vient à placer l’extrême droite et la gauche radicale sur le même plan, il ne s’agit ni d’une confusion naïve, ni d’un simple raccourci : c’est une stratégie. Et comme toute stratégie, elle a ses fondements, ses objectifs et ses relais.

. Depuis plusieurs années, le cœur du discours présidentiel et de ses soutiens s’est déplacé : plutôt que de combattre frontalement le Rassemblement national, il s’est mis à disqualifier la gauche insoumise comme également « dangereuse », « antisémite », voire « factieuse ». Mais à y regarder de près, cette mise en parallèle est un écran de fumée — un artifice rhétorique qui vise à délégitimer toute opposition réelle, en particulier celle qui, comme LFI, attaque le cœur des choix néolibéraux.

Il semble que cette manœuvre réponde à un double objectif politicien. D’une part, elle permet de censurer ceux qui critiquent les fondements mêmes du système économique et social dominant : en les taxant d’extrémistes, on invalide par avance tout discours critique sur le néolibéralisme, la répartition des richesses, ou la politique étrangère de la France. D’autre part, elle permet de neutraliser l’extrême droite en la maintenant artificiellement haute dans les sondages, comme un épouvantail utile. Le RN devient alors un outil de stabilisation du pouvoir en place : présenté comme la seule alternative crédible, il rend tout autre choix impraticable ou suspect, et justifie par contraste le maintien du statu quo.

Quand l’« extrême centre » dissout les liens démocratiques.

Il existe une idée fondatrice en sociologie politique : toute société durable repose sur des formes de cohésion collectives, qui ne se réduisent pas à la somme des individus. Émile Durkheim, dans De la division du travail social (1893), distingue deux types de solidarité : la solidarité mécanique, propre aux sociétés traditionnelles, fondée sur la similitude des membres et une morale commune ; et la solidarité organique, propre aux sociétés modernes, dans lesquelles les individus, devenus autonomes, sont unis par la complémentarité de leurs fonctions. Or, dans cette seconde forme de société, où l’individualisme s’intensifie et les appartenances deviennent fragmentées, il devient vital de créer des espaces de médiation collective, capables de produire du lien, du sens, du récit partagé.

C’est dans cette perspective que les partis politiques modernes, et notamment les grands partis de masse, ont joué un rôle structurant. Le Parti communiste français, pour ne citer que lui, n’était pas qu’un appareil électoral : il fut une micro-société à l’intérieur de la société, avec ses rites, ses journaux, ses écoles de formation, ses fêtes, ses bibliothèques, ses symboles et son vocabulaire propre. Il articulait les colères dispersées en luttes communes, il liait les biographies individuelles à une histoire plus large, il construisait un « nous » politique en temps de guerre comme en temps de paix.

Autrement dit, les partis ne servaient pas seulement à représenter des intérêts dans les institutions : ils forgeaient de la conscience collective dans un monde de plus en plus morcelé. Ils avaient une fonction intégrative, équivalente aux anciennes appartenances religieuses ou communautaires. Ils étaient, dans la société organique décrite par Durkheim, des organes vitaux de socialisation politique, capables d’unifier les représentations et d’orienter les pratiques dans un sens commun.

Or, ce rôle fondamental est aujourd’hui mis en péril — non pas seulement par le désintérêt des citoyens, ni même par la montée des populismes, mais par une stratégie doctrinale plus insidieuse : la domination de l’« extrême centre ». L’extrême centre est une doctrine de dissolution.

08 août 2025 à 14:43
Fausse équivalence, vrai calcul : quand l’extrême centre fabrique les monstres qu’il prétend combattre.
© FT/AFP/Getty Images

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Santé Mentale

Ils veulent vos nuits : Netflix gagne quand vous perdez le sommeil. LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Santé mentale, Netflix, Sommeil, Capitalisme, Arnaque. , fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Le sommeil, nouvelle frontière de la guerre économique de l’attention – Le Cas Netflix.

Il est minuit passé. Vous êtes sur votre canapé, smartphone en main, l’écran défile sans fin. Un épisode vient de finir, le suivant démarre tout seul. Vous vous dites « juste un de plus », encore et encore, alors que le sommeil s’éloigne, insaisissable. Ce moment, vous le connaissez trop bien — et il est loin d’être innocent.

Netflix ne plaisantait pas

En 2017, lors d’une conférence donnée au siège californien de l’entreprise, le PDG de Netflix, Reed Hastings, formule une phrase passée presque inaperçue, mais dont la portée symbolique mérite d’être interrogée :

« Vous pensez que nous rivalisons avec HBO, mais nous rivalisons en fait avec le sommeil. Et nous gagnons. »

À l’époque, beaucoup y ont vu une pirouette de communicant — un clin d’œil assumé au phénomène du binge-watching, cette consommation frénétique de séries qui transforme une soirée calme en marathon nocturne. Pourtant, cette phrase n’est ni anodine, ni ironique. Elle dit tout haut ce que les acteurs majeurs de l’économie de l’attention pensent tout bas : dans un monde saturé de contenus, où chaque minute éveillée est une occasion de capter, mesurer et monétiser l’attention humaine, le sommeil n’est pas une nécessité biologique, mais une perte sèche.

Le sommeil ne rapporte rien. Il ne produit ni clics, ni visionnages, ni data. Il n'alimente aucun flux, ne déclenche aucune interaction, ne laisse aucune trace exploitable dans les bases de données. Du point de vue d’un modèle économique fondé sur la traçabilité des comportements et l’optimisation algorithmique, le sommeil est un angle mort, une friche économique. Il ne se vend pas, ne s’analyse pas, ne se manipule pas — il échappe.

Or, ce qui échappe dérange. Ce qui ne peut être intégré au système marchand devient un problème à résoudre. C’est en ce sens que le sommeil est devenu un ennemi.

Pour les géants du streaming, la rentabilité ne dépend plus seulement du nombre d’abonnés, mais de leur engagement horaire : combien de minutes passées sur la plateforme ? À quelle fréquence ? Sur quel type de contenu ? Plus vous êtes éveillé, plus vous êtes rentable. C’est là que la bataille se joue : non pas entre Netflix et ses concurrents traditionnels, mais entre Netflix et vos cycles de sommeil.

Et cette bataille, elle se mène avec des armes invisibles : la lecture automatique de l’épisode suivant, la suppression du générique, les notifications "nouveautés", les algorithmes de recommandation anticipative… chaque détail de l’interface est pensé pour inhiber l’interruption, pour repousser le moment du "stop", pour grignoter un quart d’heure, puis une heure, puis une nuit.

Cette stratégie n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large, qui dépasse le secteur du divertissement. Partout, la nuit est devenue un marché. TikTok pousse ses utilisateurs dans des boucles infinies qui s’adaptent en temps réel à leurs signaux de fatigue. Spotify multiplie les playlists de « sommeil guidé » — paradoxalement conçues pour prolonger l’écoute. Amazon Prime injecte du contenu « de fond » pour accompagner les insomnies. Même le marché des applications de méditation, comme Calm ou Headspace, intègre désormais des “sleepcasts” conçus pour créer une dépendance douce à des voix apaisantes… mais monétisées.

On assiste à un phénomène paradoxal : ce qui autrefois signalait le retrait du monde — la nuit, l’ennui, la fatigue — devient aujourd’hui un gisement de rentabilité. Là où le capitalisme industriel s’arrêtait aux portes de la chambre, le capitalisme numérique, lui, s’y engouffre, avec ses capteurs, ses interfaces, ses injonctions douces.

On ne vous dit pas frontalement de ne pas dormir. On vous suggère simplement de rester un peu. Encore un épisode. Encore une vidéo. Encore une notification.

Ce glissement n’est pas sans conséquence. Selon une étude de Santé Publique France menée en 2023, un Français sur trois dort moins de six heures par nuit en semaine, un seuil critique selon les chronobiologistes. L’usage d’écrans dans les deux heures précédant le coucher augmente le risque d’insomnie de 35 %, selon une méta-analyse de 2021 publiée dans Sleep Health.

Ces effets ne sont pas marginaux : ils concernent des millions d’individus, au quotidien. Et s’ils ne sont pas dus uniquement aux plateformes, celles-ci capitalisent sur l’épuisement qu’elles contribuent à générer.

Car au fond, ce que révèle la phrase de Reed Hastings, c’est une inversion morale : ce qui était autrefois considéré comme une nécessité humaine — dormir — devient un gaspillage de potentiel économique.

Alors non, Netflix ne plaisantait pas.

07 août 2025 à 15:56
Ils veulent vos nuits : Netflix gagne quand vous perdez le sommeil.

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Capitalisme

Trop de zèle tue le zélé : anatomie d’un néomanagement qui fait aimer la soumissionLeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Capitalisme, anatomie, neomanagement, soumission, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

C’est dans « Debout les femmes » de François Ruffin que l’on trouve une des scènes les plus éloquentes – l’une de celles où il ne se passe presque rien, sinon l’essentiel : une parole qui tient debout malgré tout, une dignité qui refuse de plier, même quand tout autour s’effondre. Une aide à domicile, debout dans un salon, raconte son quotidien : les heures morcelées, l’épuisement sans reconnaissance, les promesses jamais tenues. Autour d’elle, tout est modeste, fragile, mais sur son visage passe une fierté résignée : elle aime son travail, malgré tout.

Le zèle, ce nouvel opium du travailleur

Cet amour — patiemment entretenu, patiemment trahi - le néomanagement y puise sa force. Faire aimer l’effort, faire désirer l’épuisement, rendre la soumission désirable : telle est la nouvelle ruse du capitalisme moderne. Ruse parce que, chaque fois que ses propres logiques provoquent des crises de sens, de motivation ou de travail, le capitalisme parvient à en retourner les effets à son avantage. Ruse encore, parce qu’il transforme l’usure, la fatigue et le désenchantement qu’il a lui-même produits en nouveaux ressorts d’engagement et de loyauté. Ainsi, s’ébauche une nouvelle manière de faire tenir les corps et les esprits.

Le contremaître n’est plus là : il est en nous

Là où le Tayloro-fordisme imposait un cadre rigide de surveillance externe et de prescriptions strictes, le néomanagement lui, toujours dans un rapport capitalistique-optimal : demi mise – double gain, entend supprimer l’intermédiaire normatif. Ce n’est plus un contremaître qui fait régner le règlement, mais le travailleur lui-même qui se l’impose et aime s’y tenir. L’entreprise, en tant qu’institution sociale moderne ne cherche plus à faire obéir : elle cherche à faire aimer obéir. Cette logique repose sur une double opération symbolique : désinstitutionnaliser le contrôle, le rendre fluide et affectif, tout en revalorisant subjectivement les efforts.

Le désir façonné comme stratégie de gestion

Le bon fonctionnement du néomanagement tient donc au changement paradigmatique de la sanction, que l’on continue d’appeler ainsi par habitude, mais qui n'en conserve plus ni la forme ni le ressort. Le manager ne contraint plus, il séduit, il motive, il rétribue symboliquement. Il s’agit moins d’imposer que d’amener le travailleur à vouloir ce qu’on attend de lui. Tout se joue pour qu’il désire faire du zèle, désire s’éreinter, désire se soumettre de gré. Et si désirer implique un manque. Il est aisé de voir que le travailleur manque — non nécessairement de manière uniforme ou absolue, mais suffisamment pour que ce manque oriente ses aspirations.

En ce sens, tout l’intérêt de l’entreprise post taylorienne c’est de tenir en haleine ses travailleurs, d’entretenir la promesse d’un possible mieux. Elle mise alors le mythe du possible. Ni mobilité verticale (par manque de diplôme), ni mobilité horizontale (par la friction de l’effectif salarial), alors l’entreprise doit miser sur un schéma attrayant de rétribution symbolique.

La promesse comme piège structurel

Ce tour de force s’opère, se déploie et se comprend par une maxime clouscardienne : « Tout est permis, rien n’est possible ». L’idée que l’hyperpermission symbolique (consommation, liberté de parole, mobilité apparente) masque en réalité des impasses pratiques : rien n’est possible car les structures de décision restent verrouillées. Le système fonctionne comme une structure de promesse : il séduit par l’exception, mais généralise la frustration. L’exception devient vitrine - cette réussite exceptionnelle, souvent exhibée dans les espaces de courant public (à l’image du stakhanovisme) ne vaut que par sa rareté. Ce mécanisme relève d’une double contrainte psychique : il faut y croire pour tenir, mais l’expérience dément sans cesse la promesse.

Alors si comme l’explique Johann Chapoutot : « Le travailleur doit être libre d’obéir, c’est-à-dire qu’il doit vouloir ce qu’on attend de lui, en intégrant profondément les impératifs de l’organisation comme les siens propres. Il ne s’agit plus de lui imposer un ordre extérieur, mais de façonner ses affects et ses désirs pour qu’il trouve, dans sa propre subordination, une source d’épanouissement personnel », alors il me semble que la question n’est plus de savoir si les techniques managériales manipulent ou contraignent, mais plutôt : jusqu’où peuvent-elles remodeler la structure même du vouloir, en inscrivant dans l’appareil psychique du travailleur une soumission intériorisée qui se confond avec l’exercice de son libre arbitre ?

06 août 2025 à 21:35
Trop de zèle tue le zélé : anatomie d’un néomanagement qui fait aimer la soumission

LeDecryptage : Capitalisme, anatomie, neomanagement, soumission, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

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Portrait

Le portrait de la semaine : il cumule plus de 1.3M d’abonnés mais qui est Adel Sidi Yakoub ?LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Adel, sidi, yakoub, portrait, Instagram, TikTok, Snapchat, influenceur, syadel30, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Vous le connaissez sûrement sous le pseudonyme SyAdel83. Avec 1,2 million d’abonnés sur TikTok, 106 000 sur Instagram et presque 70 000 sur Snapchat, il s’impose comme une figure incontournable des réseaux sociaux. Cette semaine, nous lui consacrons le portrait de la semaine, l’occasion de revenir sur le parcours d’un influenceur à la vie intense et mouvementée.

Depuis toujours, Adel rêve de devenir footballeur professionnel. Très talentueux sur le terrain, il a évolué dans plusieurs clubs, et a même tenté récemment d’intégrer un club en Suisse. Son charisme et son influence lui ont également permis de décrocher des partenariats prestigieux, à l’image de Puma en 2022.

Mais son univers ne se limite pas au football. Passionné de voyages, Adel a parcouru de nombreux pays : la Côte d’Ivoire lors de la récente Coupe d’Afrique des Nations, la Finlande où il vit actuellement, la Suisse, où il a résidé quelques mois avec son ami Mickael, ainsi que Dubaï, l’Arabie Saoudite, Monaco ou encore l’Italie. Chaque destination a contribué à forger sa vision du monde et son ouverture culturelle.

Malgré quelques polémiques – notamment une vidéo issue d’une tendance TikTok du moment, dans laquelle il énumérait les interdictions imposées à sa femme et que la fachosphère a exploitée à des fins politiques, ou encore une accusation infondée concernant son comportement envers une jeune femme – Adel a su garder le cap. Il continue de poursuivre son rêve de footballeur, tout en créant du contenu et en partageant son quotidien en Finlande. Très humble, il avait même montré son quotidien en travaillant dans un magasin de l’enseigne Action, alors qu’il comptait déjà plus d’un million d’abonnés.

16 août 2025 à 13:19
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Diplomatie

Sommet Trump-Poutine : un face-à-face en Alaska sans les Européens ni l’Ukraine.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Ukraine, Russie, USA, Europe, zelensky, poutine, trump, guerre, conflit, rencontre, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Ce vendredi 15 août, Donald Trump et Vladimir Poutine se rencontrent en Alaska pour un sommet inédit, sans la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky ni des dirigeants européens. Malgré leur absence, ces derniers ont tenté de faire passer des messages afin d’éviter que leurs intérêts ne soient négligés. Pour Vladimir Poutine, cette rencontre marque déjà une victoire symbolique : après avoir été isolé par l’Occident à la suite de l’invasion de l’Ukraine, il est reçu par un président américain sur le sol des États-Unis. La Russie se présente en position de force, contrôlant environ 20% du territoire ukrainien et poursuivant ses avancées dans l’est du pays.

Le président russe devrait réaffirmer ses exigences : reconnaissance de l’annexion de la Crimée et du contrôle des quatre régions ukrainiennes partiellement occupées, refus de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’Otan, levée des sanctions et relance des relations économiques avec Washington. Du côté ukrainien, les priorités restent inchangées : un cessez-le-feu accompagné de garanties de sécurité, un retrait complet des troupes russes et aucune concession territoriale. Les pays européens, exclus des discussions, réaffirment leur soutien à Kiev et menacent de nouvelles sanctions contre Moscou, tout en gardant un optimisme prudent après une visioconférence avec Donald Trump.

15 août 2025 à 13:19
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Social

Après être passé chez Nasdas, Rayane lance son projet, une agence dédiée aux influenceurs. LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Rayane, Nasdas, agence, influenceur, créateur de contenu, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

Rayane, jeune dracenois (Draguignan) de 18 ans, connu pour avoir intégré la Team Nasdas donne des nouvelles. Après avoir publié des pranks qui ont fait polémiques comme en entrant dans un McDonald’s avec des steaks Halal pour demander au fast-food de lui préparer un Big Mac Halal, l’influenceur avait récemment fait parler de lui a priori sans le vouloir puisque des internautes avaient affirmés que Rayane était décédé. L’influenceur avait ensuite démenti et avait rejeté les accusations disant qu’il était à l’origine des rumeurs de sa propre mort.

Le créateur de contenu a aujourd’hui donné de ses nouvelles en lançant officiellement son projet longuement et mûrement réfléchi, une agence dédiée aux influenceurs. Un grand projet nommé « RS AGENCY » facilement identifiable sur TikTok sous le pseudonyme @rsagencyinflu. Une agence qui se veut ouverte à tous même aux micros-influenceurs. Rayane et son associé veulent montrer qu’on peut vivre grâce aux réseaux sociaux sans avoir des millions d’abonnés.

15 août 2025 à 18:00
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Conflit

Le grand sommet Trump-Zelensky à Washington en présence des dirigeants européens.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Trump, Poutine, Zelensky, Macron, Europe, OTAN, sommet, guerre, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

La coalition des volontaires, rassemblant Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz, s’est retrouvée dimanche en visioconférence depuis le fort de Brégançon. Cette rencontre avait pour but de préparer l’entretien prévu lundi à Washington entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. En ouvrant les discussions, le président français a réaffirmé l’importance de maintenir la pression sur Vladimir Poutine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va se rendre à Washington ce lundi à l’invitation de Donald Trump, après que ce dernier a rencontré Vladimir Poutine en Alaska. Lors de ce sommet, Trump a abandonné la demande d’un cessez-le-feu préalable, prônant directement la négociation d’un accord de paix plus global.

17 août 2025 à 15:46
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LIVE
Politique

Budget 2026 : Le plan de François Bayrou dévoilé pour économiser 43.8 milliards d’euros.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Bayrou, François, plan, budget, 43, milliards, économie, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre

François Bayrou ouvre une conférence de presse à Paris pour présenter les grandes lignes du budget 2026. Il annonce un objectif d’économie de 43,8 milliards d’euros par an, destinés à ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, puis à 2,8 % d’ici 2029.

Bayrou propose une cure d’austérité sans précédent (43,8 milliards d’euros) : suppression d’emplois publics, gel des dépenses, réforme fiscale ciblée, mais hausse de la défense. Le plan, qualifié d’année blanche, marque une rupture symbolique et politique qu’il faudra faire passer à l’automne, probablement à coups d’ordonnances. L’enjeu est élevé : réussir à la faire voter sans trébucher dans une Assemblée instable, et faire entrer le déficit dans les clous européens d’ici à 2029.
15 juillet 2025 à 16:01

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