BFM TV vole des photos payantes Shutterstock sans payer les droits d’auteur, scandale au sein de la chaîne d’info !
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Par Ryan •

Une campagne pour sa nouvelle numérotation
L’Arcom (ex-CSA), le gendarme de l’audiovisuel a renouvelé récemment les fréquences TNT des chaînes et a procédé à une nouvelle numérotation de certaines chaînes. BFM TV est donc passé le 6 juin dernier du canal 15 au 13. L’occasion pour la chaîne d’information en continu de diffuser une campagne de communication pour le nouveau canal.

une photo volée, une journaliste déformée, une IA mal maîtrisée
Pendant plusieurs semaines, les téléspectateurs ont vu s’afficher sur tous les supports de @BFMTV une bannière annonçant fièrement l’arrivée de la chaîne sur le canal 13. Une affiche léchée, sobrement efficace : une reporter en pleine action, caméra en main, incarne le sérieux et la réactivité de l’information. Sauf que rien de tout cela n’était réel.
L’image mise en avant est une pure invention… ou plutôt, une manipulation. La caméra que tient la journaliste ? Un modèle qui n’existe tout simplement pas. Générée par l’intelligence artificielle, elle arbore une improbable double visière, fruit d’un traitement automatisé qui a échappé à toute vérification humaine.
Mais le vrai scandale est ailleurs : la photo originale appartient au photographe de guerre Jose Hernandez. Elle a été volée, ni plus ni moins, depuis la banque d’images Shutterstock, sans la moindre autorisation, puis modifiée par IA avant d’être diffusée à grande échelle.
Le comble ? Sur l’image, la reporter représentée n’est autre que Lenka Klicperov, grande-reporter tchèque bien réelle, qui se retrouve malgré elle instrumentalisée dans une campagne nationale… pour zéro euro. Aucun accord, aucun cachet, et surtout aucune information. Le cliché a été utilisé sans son consentement, son visage altéré par la magie douteuse de l’IA.
Et l’argument brandi ensuite laisse pantois : la modification par intelligence artificielle dispenserait, selon eux, du paiement des droits d’auteur. Une interprétation hasardeuse, qui pourrait bien se heurter à la réalité du droit d’auteur international.
Pendant ce temps, Jose Hernandez ne sera jamais rémunéré pour son travail. Lenka Klicperova voit son image détournée sans contrepartie. Et BFMTV, censée incarner l’information rigoureuse, s’enfonce dans un cafouillage mêlant contrefaçon, désinvolture et mauvaise foi.
Une chaîne d’info prise en flagrant délit de désinformation visuelle. La caméra était fausse, mais le scandale, lui, est bien réel.