Poutine reçoit l’émissaire américain, enième acte des négociations autour du plan de paix en Ukraine.
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Par Baptiste •
Une énième rencontre dans le cadre des pourparlers entre les États-Unis et la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine s’est tenue mardi au Kremlin entre le président russe Vladimir Poutine et l’émissaire américain Steve Witkoff, accompagné de Jared Kushner, gendre du président américain Donald Trump. Le but de la rencontre : examiner le plan en 28 points proposé par Washington pour mettre fin au conflit en Ukraine qui dure depuis maintenant 4 ans. La réunion a duré environ cinq heures et a réuni face aux Américains le président Poutine, son conseiller diplomatique Iouri Ouchakov, et Kirill Dmitriev, émissaire pour les questions économiques internationales.
Selon le Kremlin, « aucune solution de compromis n’a encore été choisie » concernant les territoires ukrainiens actuellement occupés par la Russie, qui représentent environ 19 % du territoire ukrainien. « Certaines propositions américaines peuvent être discutées », a toutefois précisé Iouri Ouchakov qualifiant la réunion d’« utile », tout en soulignant que « beaucoup de travail reste à accomplir » pour parvenir à un accord durable.
Avant cette rencontre, Vladimir Poutine avait adressé un énième avertissement aux pays européens. « Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant », a déclaré le chef du Kremlin, accusant certains dirigeants du Vieux Continent de vouloir contrecarrer les efforts américains pour la paix en Ukraine. L’Europe prônant un plan de paix en accord avec le respect de la souveraineté territoriale ukrainienne : inenvisageable pour les Russes.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué depuis Dublin que les négociations se poursuivaient activement avec les Américains et les partenaires européens. Le plan américain avait déjà été amendé dimanche dernier lors d’une réunion en Floride avec une délégation ukrainienne, et fait l’objet de nouvelles révisions pour tenir compte des préoccupations de Kiev et de ses alliés. « Nos diplomates travaillent activement pour impliquer de manière significative les pays européens et les membres de la coalition de volontaires », a précisé Zelensky, ajoutant qu’il avait donné « pour instruction de poursuivre la collaboration la plus constructive possible avec l’équipe de M. Trump ainsi qu’avec nos partenaires européens ».
Les discussions au Kremlin ont abordé plusieurs points sensibles, notamment l’avenir des territoires occupés par la Russie, la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la perspective d’un cessez-le-feu. Les détails exacts de la réunion n’ont pas été communiqués officiellement. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a simplement indiqué que la rencontre durerait « aussi longtemps que nécessaire » pour examiner toutes les propositions.
Sur le terrain, la situation militaire reste tendue. L’armée ukrainienne a annoncé lundi la prise partielle de Pokrovsk par les forces russes, précisant que la moitié nord de la ville, au-dessus de la voie ferrée, restait sous contrôle ukrainien. Parallèlement, à Koupiansk, dans l’oblast de Kharkiv, les voies d’infiltration des forces russes ont été coupées, selon le général Oleksandr Sysrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne. Les responsables ukrainiens ont également déclaré que les opérations russes restaient limitées au domaine de la propagande, malgré des avancées locales.
Cette rencontre intervient dans un contexte diplomatique particulièrement délicat. Les États-Unis cherchent à impliquer davantage l’Europe dans le processus de négociation, tandis que la Russie continue de consolider ses positions sur le terrain. Les enjeux incluent non seulement la fin du conflit, mais aussi la stabilité régionale et le respect de l’intégrité territoriale. À Moscou comme à Washington, les observateurs notent que la situation reste complexe. Aucun compromis immédiat n’est envisagé, mais la discussion semble marquer un nouveau pas vers un dialogue plus structuré.
Les prochaines étapes dépendront de la capacité des parties à trouver un terrain d’entente sur les territoires contestés et sur la mise en œuvre d’un cessez-le-feu durable. Toutefois, la technique consistant à endormir l’ennemi dans des pourparlers interminables tout en lui faisant miroiter un plan de paix pour gagner du temps, étant bien connue et maîtrisée par l’administration poutinienne, appelle à la vigilance côté ukrainien.
