Affaire Frédéric Péchier : un des avocats de l’anesthésiste se retire à moins d’un mois du procès.
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Par Ryan •

Me Samuel Estève, l’un des avocats de Frédéric Péchier — ancien anesthésiste de Besançon accusé d’avoir empoisonné trente patients, dont douze sont décédés — a annoncé son retrait du dossier à moins d’un mois du procès. Il dénonce une indemnité de défense « trop insuffisante » au regard de la gravité et de la complexité des accusations portées contre son client. Le procès, prévu le 8 septembre prochain devant la cour d’assises du Doubs, s’annonce particulièrement délicat pour la défense désormais affaiblie.
Le budget alloué à la défense — estimé à environ 35 000 € HT à partager entre les deux avocats restants — apparaît dérisoire par rapport aux moyens mobilisés par les parties civiles, évalués à plus de deux millions d’euros. Me Randall Schwerdorffer, l’autre avocat de la défense, a lui aussi laissé entendre son intention de se retirer si les conditions ne s’améliorent pas. Cette situation compromet sérieusement l’égalité des armes et la préparation sereine de l’audience historique dans une salle du palais de justice de Besançon spécialement restaurée pour l’occasion.
L’affaire débute avec la suspicion de sept empoisonnements présumés entre 2008 et 2017 à la clinique Saint-Vincent de Besançon, entraînant la mise en examen de Frédéric Péchier en 2017, puis une réévaluation du dossier en mai 2019 incluant jusqu’à vingt-quatre cas supplémentaires, dont un enfant de quatre ans. Après plus de sept années d’enquête — auditions, analyses médicales et expertises multiples — Péchier a finalement été renvoyé devant la cour d’assises du Doubs en août 2024 pour trente empoisonnements, dont douze mortels.
Les juges d’instruction évoquent un mode opératoire « indétectable » : des poches de perfusion contaminées (anesthésiques locaux, potassium, adrénaline…), semblant orchestrées pour mettre en valeur ses compétences en réanimation tout en fragilisant ses confrères avec lesquels il était en conflit. Aucun diagnostic psychiatrique n’a retenu une pathologie mentale, mais le portrait brossé est celui d’un homme clivant, obsessif, ayant même tenté de mettre fin à ses jours en 2021.