Démission de Sébastien Lecornu : la gauche réclame des comptes à Emmanuel Macron.
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Par Ryan •

Le mandat de Sébastien Lecornu aura été le plus court de la Ve République. Moins d’une journée après la formation de son gouvernement, le Premier ministre a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a immédiatement acceptée. Depuis Matignon, Lecornu a reconnu qu’« on ne peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas remplies ». Une phrase qui résonne comme l’aveu d’un échec politique total. L’Elysée, de son côté, s’est contentée d’un sobre communiqué, laissant planer le doute sur la suite du quinquennat.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas tardé à réagir. Le leader de La France insoumise a accusé Emmanuel Macron « d’être à l’origine du chaos » et appelé les autres partis de gauche à une rencontre dans l’après-midi. Pour lui, cette crise illustre la faillite du macronisme, incapable de rassembler ni de gouverner. De son côté, le Parti socialiste a dénoncé « un cirque politique » et la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a exigé la mise à l’ordre du jour de la motion de destitution d’Emmanuel Macron, déposée dès septembre. La gauche se dit désormais prête à peser sur la suite du scénario politique.
Les Républicains, eux, temporisent. Leur vice-président, François-Xavier Bellamy, a appelé Emmanuel Macron à « tirer les conséquences » de cette démission, tout en affirmant que son parti restait dans une « logique de participation ». Mais derrière la prudence des mots, le malaise est palpable. Même dans le camp présidentiel, des voix s’élèvent : la ministre démissionnaire Agnès Pannier-Runacher a dénoncé « un cirque » politique et mis en garde contre toute tentative de gouverner « en faisant l’économie de la gauche ».
Le Rassemblement national profite du chaos pour réclamer des élections. Jordan Bardella, en conférence de presse, a appelé à la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale. « La seule décision sage, c’est d’en revenir aux urnes », a appuyé Marine Le Pen, estimant que la stabilité du pays ne peut être restaurée sans un vote populaire. Le RN espère ainsi capitaliser sur le désordre gouvernemental pour renforcer sa légitimité face à un pouvoir vacillant.
À gauche comme à droite, le mot d’ordre est désormais le même : fin de cycle pour Macron. Tandis que les oppositions multiplient les appels à la dissolution ou à la destitution, l’exécutif semble paralysé. Les démissions successives, du gouvernement Bayrou à celui de Lecornu, symbolisent un système politique à bout de souffle. Dans les rangs macronistes, certains plaident pour un virage à gauche, d’autres pour un sursaut d’autorité. Mais l’heure est surtout à la stupeur : jamais un gouvernement n’aura implosé aussi vite sous la Ve République.
Le pays s’enfonce dans l’incertitude. Entre les manœuvres politiques et la colère sociale, l’hypothèse d’une dissolution paraît désormais inévitable. Reste à savoir si Emmanuel Macron, mis au défi par tous les camps, osera provoquer un retour aux urnes – ou s’il tentera une ultime manœuvre pour sauver ce qui peut l’être encore. Une chose est sûre : la crise ouverte par la démission de Sébastien Lecornu ne fait que commencer.