Gouvernement Lecornu : noms révélés, un choix de droite qui interroge la justice sociale et écologique.
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Par Ryan •

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé une première partie de son gouvernement après près d’un mois d’attente. Nommé à Matignon le 9 septembre, il présente des ministres majoritairement issus de la droite traditionnelle et des technocrates, laissant peu de place aux voix progressistes et écologiques. Les nominations ont été faites par Emmanuel Macron, sur proposition du Premier ministre, conformément à la Constitution, mais le choix des portefeuilles laisse entrevoir des priorités plutôt centrées sur l’ordre, la sécurité et la gestion économique orthodoxe.
Le gouvernement annoncé ce 5 octobre comprend Élisabeth Borne à l’Éducation et au Numérique, un ministère stratégique pour l’avenir des jeunes, mais dont les orientations devront être surveillées pour éviter une approche trop libérale. Bruno Retailleau à l’Intérieur et Gérald Darmanin à la Justice symbolisent un virage sécuritaire, alors que la gauche aurait souhaité un renforcement des droits sociaux et des politiques de prévention. Roland Lescure, à l’Économie et à la Souveraineté industrielle et énergétique, aura la responsabilité de concilier croissance et transition écologique, mais les annonces actuelles laissent craindre une priorité aux intérêts financiers sur les enjeux climatiques.
Ce premier tour d’horizon montre aussi une concentration du social sous Catherine Vautrin, regroupant Travail, Santé et Solidarités, et la présence de figures controversées comme Manuel Valls à l’Outre-mer ou Éric Woerth à l’Aménagement des territoires. Des postes clés pour l’égalité territoriale et la justice sociale sont confiés à des ministres dont le bilan politique pourrait entrer en contradiction avec ces objectifs.
Le portefeuille militaire et diplomatique est concentré entre Bruno Le Maire aux Armées et Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, laissant peu de marges pour des initiatives progressistes sur la sécurité internationale ou la diplomatie climatique. Naïma Moutchou est en charge de la Fonction publique et du Numérique, un ministère clé pour moderniser l’État, mais le risque de privatisation ou de réformes austères reste élevé.
Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique et Rachida Dati à la Culture devront gérer des portefeuilles sensibles, mais leurs marges de manœuvre seront limitées dans un gouvernement plutôt orienté vers le maintien de l’ordre et la performance économique. Annie Genevard à l’Agriculture et Marina Ferrari aux Sports et à la Jeunesse devront porter des politiques sociales et territoriales alors que le budget et l’orientation générale du gouvernement semblent peu favorables à l’égalité et à la justice écologique.
Enfin, les ministres délégués, Aurore Bergé à l’égalité femmes-hommes et Mathieu Lefèvre aux Relations avec le Parlement, devront porter des mesures sociales et inclusives dans un contexte politique où le gouvernement centralise le pouvoir et privilégie la droite conservatrice. Ce premier gouvernement Lecornu révèle donc un choix politique clair : prioriser l’ordre et l’économie, au détriment de la justice sociale, de l’égalité et de la transition écologique, laissant à la société civile et à la gauche la responsabilité de surveiller et de pousser les réformes indispensables.