Jusqu’à 20 000 € par mois pour certaines créatrices : derrière l’image léchée d’une start-up tricolore en pleine ascension, MYM, la plateforme lyonnaise de contenus “exclusifs”, cache une réalité bien plus sulfureuse. Officiellement dédiée à l’économie créative, la société a bâti son succès sur l’érotisme en ligne, jusqu’à devenir l’un des plus gros relais numériques du travail du sexe en France.
Ils étaient 2, jeunes trentenaires, pleins d’ambition. En 2019, Pierre Garonnaire et Gaspard Hafner lancent MYM depuis Lyon avec un objectif affiché : « redonner le pouvoir aux créateurs ».
En 2024, ils génèrent 105 millions d’euros de chiffre d’affaires, séduisent DJ Snake parmi leurs investisseurs, et font leur entrée dans le prestigieux French Tech 120. Mais derrière les pitchs calibrés pour les investisseurs, c’est le sexe qui fait tourner la machine.
Un business basé sur le fantasme… et l’omerta
L’interface est sobre, presque élégante. Mais sous le vernis, le X règne en maître. Sur MYM, tout se monnaye :
photos dénudées, vidéos personnalisées, lives érotiques. Abonnement de 4,99 € à 99,99 € par mois, messagerie directe avec les créateurs, et un prélèvement de 15 % pour la plateforme. Le modèle est rodé, et surtout, extrêmement lucratif.
Mais ce que MYM évite de dire trop fort, c’est que
l’essentiel de ses revenus provient de contenus à caractère sexuel. Une ancienne employée, Monica (prénom d’emprunt), balance sans détour : « 99 % du chiffre d’affaires vient du contenu pour adultes ».
Une réalité que MYM conteste publiquement, évoquant un chiffre plus proche de 55 %, tout en refusant la majorité des demandes d’interview.
Une façade créative, un cœur porno
Initialement, MYM visait les coachs sportifs, les gamers ou les influenceurs lifestyle. Mais ce sont les travailleuses du sexe qui ont fait exploser la plateforme. De Chloé Sanchez à Lety Howl, toutes décrivent un univers où l’intimité se vend bien mais à quel prix ?
« Ce n’est pas de l’argent facile, c’est de l’argent rapide », confie Élisa Calvi, créatrice et coach. « Il y a un vrai travail de fond : des années à sculpter mon corps, à construire ma communauté. »
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