Johatsu : disparaître au Japon est 100% légal. Chaque année 100 000 japonais disparaissent.
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Par Ryan •

Johatsu désigne des personnes qui choisissent de disparaître volontairement, littéralement 蒸発 (« évaporation »), en quittant leur vie sans prévenir famille, amis ou employeurs.
Le terme est apparu dans les années 1960, à l'époque où des personnes surendettées ou frappées par un échec professionnel cherchaient à échapper à la honte publique.
La pression sociale et professionnelle est une cause fréquente, car la perte de statut ou l'échec peuvent pousser certains à « s'effacer » pour éviter la stigmatisation.
Les dettes, et en particulier la crainte des créanciers ou des yakuzas, constituent un autre motif de disparition.
La fuite pour échapper à la violence domestique ou conjugale est également recensée, notamment chez des femmes qui ne voient pas d'autre issue.
Des échecs personnels comme un divorce, le chômage ou une dépression peuvent aussi déclencher la décision de disparaître.
Il existe même des entreprises spécialisées appelées yonige-ya (« sociétés de fuite nocturne ») qui aident à organiser un départ discret et à déménager les affaires en une nuit.
Beaucoup de johatsu se réfugient dans des zones marginales et précaires, comme San'ya à Tokyo ou Kamagasaki à Osaka, où ils vivent de petits boulots au noir.
Certaines personnes vivent sans identité stable et sans papiers, s'insérant dans des réseaux informels de travail journalier.
Sur le plan légal, un adulte a en pratique le droit de disparaître s'il le souhaite, tant qu'il n'a pas commis de délit, ce qui limite parfois l'action de la police.
La police n'entame pas forcément d'enquête en l'absence d'éléments criminels ou de demande formelle, rendant difficile le suivi des disparitions volontaires.
Le phénomène reste largement tabou dans la société japonaise parce qu'il renvoie à la honte, à la faillite sociale et aux tensions entre l'individu et la collectivité.
On avance des estimations de l'ordre de 80 000 à 100 000 personnes par an concernées par ce type de disparition, mais ces chiffres sont imprécis et difficiles à vérifier.