Le gouvernement Lecornu II reste en place : la motion de censure déposée par LFI rejetée à 18 voix près.
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Par Baptiste •

Ils étaient 18 :
Dix-huit. C’est le nombre de voix qu’il a manqué à la motion de censure déposée par La France insoumise pour renverser le gouvernement, moins d’une semaine après sa nomination. La gauche, ayant choisi de boycotter la motion concurrente déposée par le Rassemblement national et l’UDR, elle a recueilli seulement 144 voix. Il n'y aura pas de chute du gouvernement aujourd’hui. Mais, à contre-courant des consignes du parti, sept députés socialistes ont tout de même voté en faveur de la censure, menés par Paul Christophe, élu de la Drôme. Une fronde symbolique, mais révélatrice des fractures internes à gauche.
Je te tiens, tu me tiens :
Il faut dire que le Premier ministre avait bien préparé son coup lors de sa déclaration de politique générale. Sébastien Lecornu a d’abord annoncé la suspension de la réforme des retraites, qui sera intégrée sous forme d’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il a également accédé à la deuxième exigence des socialistes en renonçant à utiliser l’article 49.3 de la Constitution, garantissant ainsi au Parlement « le dernier mot ».
Une stratégie habile, plaçant son équipe dans la posture d’un gouvernement quasi-technique, chargé avant tout d’encadrer les débats budgétaires. Pris entre deux feux, le Parti socialiste a finalement décidé de ne pas voter la censure, préférant « laisser une chance au débat parlementaire ». Mais il a averti le gouvernement : il devra traduire ses engagements en mesures concrètes de justice sociale et fiscale, faute de quoi une prochaine censure pourrait bel et bien passer.
Paix impossible, guerre probable :
La rupture est désormais consommée entre LFI et le PS, les Insoumis accusant ouvertement leurs anciens alliés de s’être « fait rouler dans la farine ». De fait, les principales revendications de la gauche radicale ne seront pas satisfaites : le gouvernement n’entend pas renoncer à sa politique de l’offre ni à son cadre budgétaire strict. Dès lors, la seule possibilité pour le bloc de gauche d’obtenir une majorité sur une future motion serait de rallier des voix du Rassemblement national ou de l’UDR — un scénario jugé hautement improbable.
Pour beaucoup d’observateurs, l’attitude du PS relève surtout d’une manœuvre tactique, destinée à éviter un retour immédiat aux urnes et à préserver ses forces en vue de la présidentielle. Mais ce calcul n’est pas sans conséquence : l’image renvoyée est celle d’un gouvernement soutenu par des partis minoritaires, défaits aux dernières élections. Une situation que d’aucuns décrivent déjà comme une confiscation du pouvoir sans précédent sous la Ve République.