Plan d’autonomie du Maroc à l’ONU : une négation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
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Par Yanis •
© Luali LEBSER / Foku
Le 31 octobre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU, dominé par les grandes puissances impérialistes, a adopté une résolution présentant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme « la solution la plus réaliste » pour décider du sort du Sahara occidental. Cette décision ne mentionne nulle part l’organisation d’un référendum d’autodétermination, pierre angulaire du droit des peuples selon les textes internationaux. Une fois de plus, le Conseil de sécurité semble entériner la continuité des politiques coloniales, en niant le droit fondamental des Sahraouis à choisir leur destin.
Le droit international : le peuple sahraoui maître de son destin
Selon la Résolution 1514 de l’ONU (1960), également appelée Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, « tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes ». Concrètement, cela signifie que les Sahraouis seuls ont le droit de décider de l’avenir du Sahara occidental, sans ingérence extérieure. Ni le Maroc, ni l’Algérie, ni aucune autre puissance ne peuvent s’arroger ce droit.
La Marche verte : le début de l’occupation illégale
Le 6 novembre 1975, le Maroc a lancé la Marche verte, envoyant des centaines de milliers de civils et militaires au Sahara occidental pour en prendre le contrôle. Ce geste, présenté par le Maroc comme une « récupération historique », constitue en réalité une occupation illégale.
Les liens tribaux ou religieux entre certaines tribus sahraouies et le sultan du Maroc n’ont jamais constitué une souveraineté politique du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. L’argument selon lequel le Sahara a toujours été marocain est un mythe nationaliste, utilisé pour justifier une annexion qui viole les règles internationales.
Absence de souveraineté marocaine selon la Cour internationale de justice
La Cour internationale de justice (CIJ), dans son avis consultatif de 1975, a confirmé que si des liens d’allégeance tribale et culturelle existaient, ils n’impliquaient pas de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L’idée selon laquelle la souveraineté marocaine est une « parenthèse coloniale » légitimant la récupération du Sahara est une construction rhétorique, non une vérité historique. En réalité, le Sahara occidental n’a jamais été sous souveraineté marocaine avant 1975.
Le Front Polisario et l’autodétermination
Le Maroc prétend que le Front Polisario ne représente pas le peuple sahraoui, affirmant que celui-ci serait culturellement rattaché au Maroc. Mais si c’était vrai, il suffirait d’organiser un référendum d’autodétermination pour que le peuple se prononce.
Le refus systématique du Maroc de permettre ce vote est révélateur : il démontre que l’argument marocain n’est qu’un prétexte, et que le véritable objectif est de maintenir l’occupation et le contrôle économique sur le territoire.
Exploitation des ressources naturelles : un pillage organisé
Le Sahara occidental est riche en ressources stratégiques. Depuis plus de quarante ans, le Maroc exploite le phosphate de Bou Craa, via l’Office chérifien des phosphates (OCP), principal producteur mondial et exportateur d’engrais. Selon Western Sahara Resource Watch, cette exploitation représente 6,6 % du PIB marocain, mais aucun bénéfice ne revient au peuple sahraoui.
À cela s’ajoutent la pêche, l’extraction de minéraux et d’autres ressources stratégiques, exploitées pour alimenter les marchés internationaux. Même l’Union européenne, via des accords commerciaux avec le Maroc, favorise l’exportation de produits fabriqués à partir de ressources sahraouies, légitimant indirectement ce pillage.
Une population sahraouie marginalisée
Pendant que le Maroc s’enrichit grâce aux ressources sahraouies, la population locale vit dans la pauvreté et la répression. Selon Le Vent Se Lève, le chômage dépasse 20 % au premier trimestre 2024, l’un des plus élevés du Maroc. Le peuple sahraoui n’a pratiquement aucun accès aux richesses de son territoire, accentuant le caractère colonial de l’occupation.
Soutiens internationaux douteux
Le plan d’autonomie du Maroc reçoit le soutien de figures et États controversés :
Benjamin Netanyahu a félicité le roi Mohammed VI pour l’approbation de la résolution de l’ONU.
En France, Marine Le Pen et Jean Messiha ont exprimé leur soutien, tandis que Bernard-Henri Lévy a salué la décision comme une victoire de « la justice et du bon sens ».
Ces soutiens illustrent comment les puissances impérialistes et certains acteurs de l’extrême droite utilisent le droit international de manière sélective pour renforcer des intérêts économiques et stratégiques, au détriment du peuple sahraoui.
Que faire maintenant ? Mobilisation et autodétermination
Face à cette injustice historique, la seule voie légitime reste celle de l’autodétermination sahraouie. Aucun État ni acteur international n’a le droit de décider à la place des Sahraouis.
Il est nécessaire d’appeler à la mobilisation internationale pour le respect du droit des Sahraouis, jusqu’à ce qu’un référendum libre et transparent soit organisé.
