Affaire Valérie Pécresse : audition pour détournement de fonds publics en Île-de-France.
Affaire Valérie Pécresse : audition pour détournement de fonds publics en Île-de-France., le décryptage, le décryptage.fr, ledecryptage, ledécryptage, site, média, presse, news, conflit, guerre, fait-divers, info, journal, économie, justice, decrypt, décrypte, décryptons
Par Ryan •

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, est entendue ce vendredi 19 septembre par la gendarmerie pour des soupçons de détournement de fonds publics.
Les investigations concernent l’embauche de chargés de mission supposés exercer des fonctions politiques malgré leur statut administratif.
Le nombre de ces collaborateurs est strictement limité par la loi, mais la chambre régionale des comptes (CRC) avait signalé en 2020 un possible dépassement.
Selon le rapport de la CRC, au moins 25 agents étaient rattachés au directeur général des services, mais étaient en réalité affectés aux vice-présidents, entraînant un surcoût de 1,27 million d’euros en 2016 et 2017.
Ces « chargés de mission thématique » auraient pu être requalifiés en collaborateurs de cabinet à cause de la nature de leurs missions et de leurs liens politiques avec des élus.
À l’issue de son rapport, la CRC avait transmis les faits au parquet de Paris, qui a déclenché une enquête ayant conduit à une perquisition du siège de la région en septembre 2020.
La région avait alors défendu ces recrutements, affirmant qu’ils mettaient fin à un système précédent et étaient validés par le préfet de région et le directeur régional des finances publiques.
L’entourage de Valérie Pécresse insiste sur le fait que ces emplois sont strictement administratifs et non politiques, et que l’ancienne candidate à la présidentielle a « remis au carré » la gestion régionale.
La position de Valérie Pécresse se retrouve fragilisée par une jurisprudence récente : le 29 mars 2023, Christian Favier, ancien président du Val-de-Marne, a été condamné pour avoir dépassé le nombre légal de collaborateurs de cabinet.
Le tribunal a considéré que 29 emplois administratifs avaient été détournés à des fins politiques, ce qui portait atteinte aux finances publiques et au fonctionnement démocratique local.
La peine, faible (10 000 euros d’amende), s’explique par l’absence d’enrichissement personnel, mais cette décision crée un précédent important.
D’autres collectivités ont également été épinglées pour des dérives similaires, notamment le département du Nord, la Haute-Garonne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette jurisprudence renforce l’attention sur la gestion des collaborateurs d’élus et pourrait peser sur l’audition de Valérie Pécresse dans le cadre de l’enquête en cours.