« Arrêtez de tuer les enfants » : le message clair et net de l’UEFA avant la SuperCoupe.
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Par Ryan •

Le 13 août 2025, la Supercoupe de l’UEFA s’est ouverte sur une image forte et inhabituelle au stade Friuli, à Udine, en Italie. Juste avant le coup d’envoi du match opposant le Paris Saint-Germain à Tottenham, neuf enfants réfugiés — venus d’Afghanistan, d’Irak, du Nigeria, de Palestine et d’Ukraine — ont pénétré sur la pelouse en tenant une grande banderole blanche sur laquelle étaient inscrits en lettres bleues : « Arrêtez de tuer les enfants, arrêtez de tuer les civils ». Par ce geste, l’instance européenne voulait attirer l’attention des spectateurs et des millions de téléspectateurs sur la situation dramatique que vivent les enfants et les populations civiles dans les zones de guerre. Le silence qui a régné dans le stade au moment où la banderole a été déployée a renforcé l’impact émotionnel de cette initiative.
Sur X, le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter, l’UEFA a relayé une photo de la scène accompagnée du commentaire : « Depuis la Supercoupe à Udine, le message est clair et net. Une bannière. Un appel ». Cette action n’était pas isolée. Elle s’inscrivait dans un programme plus large organisé par la Fondation UEFA. Les neuf enfants réfugiés ont été rejoints par 22 joueurs mascottes, 20 porteurs du cercle central et 40 autres enfants défavorisés ou atteints de maladies, venus de quartiers pauvres autour d’Udine. Ensemble, ils ont formé un cortège destiné à accueillir les équipes sur le terrain. Après la cérémonie, tous ont pu assister au match depuis les tribunes, symbolisant l’unité et l’espoir au-delà des frontières et des conflits.
Deux jeunes réfugiés palestiniens, Tana, 12 ans, et Mohamed, 9 ans, ont eu un rôle tout particulier. Ils ont été invités à remettre les médailles aux joueurs finalistes et vainqueurs, aux côtés du président de l’UEFA, Aleksander Čeferin. L’histoire personnelle de ces deux enfants a particulièrement touché le public. Tana, souffrant de graves problèmes de santé, a dû être transférée à Milan pour bénéficier de soins médicaux inexistants à Gaza en raison de la guerre. Mohamed, quant à lui, garde des séquelles physiques importantes après avoir été grièvement blessé lors d’un raid aérien. Leur présence sur le terrain incarnait le message que l’UEFA voulait transmettre : derrière les statistiques de la guerre, il y a des visages, des vies et des destins brisés.
Cette prise de position de l’UEFA, qui interdit habituellement tout message à caractère politique dans ses compétitions, a marqué un tournant symbolique. Elle est survenue dans un contexte chargé en émotion, une semaine seulement après la mort de Suleiman al-Obeid, footballeur palestinien surnommé le « Pelé de la Palestine », tué lors de bombardements israéliens à Gaza. L’instance européenne avait publié un court communiqué pour lui rendre hommage, mais celui-ci avait été jugé insuffisant par de nombreuses personnalités, dont la star égyptienne Mohamed Salah. Ce dernier avait interpellé directement l’UEFA sur X en demandant : « Pouvez-vous nous dire comment, où et pourquoi est-il mort ? ». Son message, partagé près de 400 000 fois, a amplifié le débat autour de la responsabilité et de la voix des instances sportives dans les drames humanitaires. En affichant ce message sur la pelouse d’une finale européenne, l’UEFA a, volontairement ou non, franchi une ligne qui pourrait inspirer d’autres organisations sportives à s’engager plus ouvertement sur des sujets sensibles.