Bébé décédé en Loire-Atlantique : une famille déjà sous surveillance judiciaire ignorait les avertissements.
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Par Ryan •

Le drame de Châteaubriant, où un bébé de huit mois est décédé après de probables maltraitances parentales, révèle une tragédie sous haute surveillance. La famille faisait déjà l’objet de signalements aux autorités et d’une mesure judiciaire en cours. Selon le parquet de Nantes et le département de Loire-Atlantique, les travailleurs sociaux suivaient cette famille depuis plusieurs mois, confrontés à un refus systématique de coopération des parents : rendez-vous manqués, visites refusées, absences répétées.
Face à ces blocages, le Département avait saisi la justice pour demander le placement des enfants. Le procureur Antoine Leroy a précisé que deux signalements distincts avaient été adressés en juin : l’un concernant les aînés, l’autre les plus jeunes. Une décision d’aide éducative avait d’ailleurs été prise le 18 septembre par le juge des enfants. Les travailleurs sociaux devaient dès lors pouvoir accéder au domicile familial, mais il était déjà trop tard pour éviter le drame.
Les autorités insistent : ni la justice ni l’aide sociale à l’enfance (ASE) n’ont dysfonctionné. Malgré les interventions prévues, la dégradation du climat familial et l’évitement actif des parents ont conduit à une situation tragique, culminant avec la mort du nourrisson le 10 octobre. Ce jour-là, la mère s’est présentée à l’hôpital de Châteaubriant, son bébé sans vie dans les bras.
Les médecins ont constaté sur le corps du bébé de multiples lésions et ecchymoses, signes évidents de maltraitance. Les examens médicaux des quatre autres enfants, âgés de huit mois à six ans, ont révélé un état sanitaire gravement détérioré, confirmant la gravité du contexte familial. Tous ont été placés en urgence sous la protection de l’État.
La mère, âgée de 25 ans, et le père des trois plus jeunes enfants ont été mis en examen pour "crime de délaissement ayant entraîné la mort" et placés en détention provisoire. Ce crime, rarement retenu dans de tels cas, souligne l’ampleur du manquement aux devoirs parentaux. Les enquêteurs cherchent désormais à comprendre les défaillances et le parcours exact de la famille, dont la situation préoccupante avait déjà alerté les services sociaux.
Ce drame relance le débat sur la protection de l’enfance et sur la capacité des institutions à agir avant qu’il ne soit trop tard. Malgré les procédures enclenchées et les alertes remontées, un enfant est mort dans un contexte connu des autorités. À Châteaubriant comme ailleurs, l’affaire laisse planer une question douloureuse : comment prévenir l’irréparable quand la famille refuse toute aide ?