« Bloquons tout » : un restaurant incendié à Paris, mobilisations et heurts dans toute la France.
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Par Ryan •

Un mouvement national sous haute surveillance
Le mercredi 10 septembre 2025, le mouvement citoyen « Bloquons tout » a organisé des actions simultanées dans toute la France pour dénoncer la politique économique du président Emmanuel Macron.
Ces initiatives ont pris la forme de rassemblements, de blocages de routes, d’incendies et d’occupations de sites stratégiques.
Face au risque de débordements, le ministère de l’Intérieur avait annoncé le déploiement de près de 80 000 gendarmes et policiers.
Les premières données communiquées vers 11 heures faisaient état de 295 interpellations, dont 171 à Paris.
Les autorités ont recensé environ 430 actions au total, comprenant 273 rassemblements et 157 blocages réunissant près de 29 000 participants.
À midi, le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC) faisait état de 105 départs de feu sur la voie publique.
Quatre agents des forces de sécurité intérieure ont été légèrement blessés depuis le matin.
Le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau avait assuré que la tolérance zéro s’appliquerait face aux débordements.
La préfecture de police de Paris anticipait des actions coups de poing, des blocages d’axes stratégiques et des sabotages.
Des appels circulaient aussi sur les réseaux sociaux pour ne pas utiliser de carte bancaire ou boycotter les courses alimentaires.
Certains messages incitaient à mener des actions symboliques comme remplir des caddies sans passer en caisse.
La SNCF a confirmé que la circulation ferroviaire resterait interrompue toute la journée sur cet axe.
Des tentatives d’intrusion dans des gares ont également été signalées, certaines déjouées à Marseille et Paris.
À la Gare du Nord, près d’un millier de personnes ont tenté de pénétrer dans les lieux avant d’être contenues par les forces de l’ordre.
En zone gendarmerie, 241 actions avaient déjà été recensées vers midi, rassemblant environ 10 000 participants.
La gendarmerie a rapporté cinq interpellations sur autoroutes et ronds-points, ainsi qu’à La Réunion pour des dégradations.
Les profils des manifestants diffèrent de ceux des Gilets jaunes selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès.
Les soutiens de « Bloquons tout » se caractérisent par une diversité sociale et générationnelle, regroupant étudiants, retraités et salariés.
Dans le domaine éducatif, le ministère a évoqué environ 4,6 % de grévistes dans les académies avec une centaine d’établissements perturbés et 27 totalement bloqués.
Les syndicats lycéens affirmaient que des actions avaient touché 150 lycées sur 3 700 en France.
Des blocages et filtrages ont concerné notamment les établissements Henri-IV, Lavoisier, Lamartine, Voltaire, Claude-Monet et Hélène-Boucher à Paris.
Ailleurs, des perturbations similaires ont été constatées à Montpellier, Rennes, Lille, Strasbourg, Besançon, Caen et Nantes.
Plusieurs universités ont été affectées, dont Paul-Valéry Montpellier 3 et Sciences Po à Paris, qui a fermé certaines activités en basculant en distanciel.
À Besançon, des étudiants ont manifesté devant la faculté de lettres et à Mulhouse un campus a été fermé.
L’Union étudiante avançait le chiffre de 80 000 jeunes mobilisés dans le pays, avec une cinquantaine d’interpellations les concernant.
Le musée du Louvre a partiellement fermé ses salles et le musée Delacroix est resté totalement inaccessible.
Ces chiffres confirmaient une mobilisation partielle mais significative dans les trois versants de la fonction publique.
Les bilans des différentes préfectures montraient une intensité variable selon les territoires.
Événements régionaux et incidents majeurs
À Paris, le centre du mouvement s’est cristallisé autour de Châtelet et des Halles où plusieurs milliers de personnes ont convergé.
Les reporters ont décrit une ambiance tendue avec usage de gaz lacrymogènes pour disperser certains groupes.
Un incendie a détruit la façade d’un restaurant asiatique et des pompiers ont dû intervenir rapidement.
Le Forum des Halles, l’un des plus grands centres commerciaux européens, a été entièrement fermé vers 15 heures.
La gare de Châtelet n’était plus desservie par plusieurs lignes de métro (1, 4, 7, 11, 14) et de RER (A, B, D).
Jean-Luc Mélenchon a participé au rassemblement et a publié un message de soutien aux manifestants.
Place de la République, un autre cortège rassemblait plusieurs milliers de personnes dans le calme.
À Rennes, la mobilisation a atteint 10 400 personnes et un bus a été incendié sur la rocade.
À Nantes, des barricades ont été dressées et des projectiles lancés contre la préfecture, ce qui a conduit la police à employer un canon à eau.
La préfecture a recommandé d’éviter le centre-ville de ces deux communes en raison des perturbations.
À Montpellier, 6 000 personnes se sont rassemblées place de la Comédie et les forces de l’ordre ont utilisé un canon à eau.
Dans l’Hérault, des opérations parallèles ont eu lieu à Béziers, Sète, Agde, Lodève et Bédarieux, avec plusieurs interpellations.
À Marseille, la préfecture a évoqué 8 000 manifestants le matin contre 30 000 selon les organisateurs et 80 000 selon la CGT.
La police a dispersé une partie du cortège après une tentative d’intrusion dans un centre commercial.
À la gare Saint-Charles, environ 700 personnes ont essayé d’envahir le site mais ont été repoussées.
À Bordeaux, plusieurs rassemblements ont convergé vers la place des Quinconces où deux personnes ont été arrêtées.
À Lyon, des cortèges non déclarés ont quitté le rassemblement officiel et provoqué des affrontements avec les forces de l’ordre.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes dans le secteur Servient-Bonnel et sept individus ont été interpellés.
À Bayonne, une manifestante est tombée dans l’Adour et a été secourue par un policier, les raisons de sa chute restant inconnues.
En Moselle, le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu un arrêté préfectoral autorisant la surveillance par drones, jugeant le dispositif disproportionné.
Dans le Calvados, tous les blocages ont été levés, notamment près du viaduc de Calix, avec huit arrestations signalées.
À Marseille et Lyon, des tensions ont persisté dans les cortèges avec jets de projectiles.
En Gironde, la situation est restée globalement calme malgré quelques ralentissements routiers.
Dans les Bouches-du-Rhône, la préfecture a insisté sur la fermeté face aux tentatives d’intrusion dans des lieux stratégiques.
Dans plusieurs villes comme Caen, Vire ou Condé, des manifestations de taille plus réduite ont été recensées.
À l’échelle nationale, les manifestations ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon les bilans provisoires des autorités.
Un événement sportif a été annulé : la 2e étape du Tour cycliste féminin de l’Ardèche, en raison d’un arrêté préfectoral lié à la sécurité.
Les forces de l’ordre ont multiplié les interventions pour rétablir la circulation et disperser les attroupements.
Dans plusieurs villes, l’usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau a été confirmé pour contenir les débordements.
Les bilans étaient encore susceptibles d’évoluer dans la soirée au vu du nombre d’actions signalées sur tout le territoire.
La journée a démontré la capacité du mouvement « Bloquons tout » à perturber la vie économique et sociale malgré la forte mobilisation policière.