Fin de l’application Snapchat pour les moins de 16 ans : pourquoi cette décision majeure ?
Fin de l’application Snapchat pour les moins de 16 ans : pourquoi cette décision majeure ?, le décryptage, le décryptage.fr, ledecryptage, ledécryptage, site, média, presse, news, conflit, guerre, fait-divers, info, journal, économie, justice, decrypt, décrypte, décryptons
Par Abderrahmane •
© Julien Eichinger
Une mesure sans précédent : l’Australie limite les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans
À partir du 10 décembre 2025, une nouvelle loi australienne imposera aux réseaux sociaux des mesures visant à empêcher les utilisateurs de moins de 16 ans d’accéder à des plateformes comme Snapchat. Cette législation, appelée Online Safety Amendment (Social Media Minimum Age) Act 2024, marque une première mondiale en fixant un âge minimum légal strict pour l’usage des réseaux sociaux.
Pourquoi cette décision ?
Plusieurs raisons poussent le gouvernement australien à instaurer cette limite d’âge. La première est la protection des enfants contre les risques en ligne : cyberharcèlement, exposition à des contenus inappropriés, dépendance numérique et manipulation par algorithmes font partie des préoccupations principales. Les autorités estiment que les jeunes sont particulièrement vulnérables face à ces dangers.
La seconde raison est la responsabilisation des plateformes. En imposant une obligation légale de vérification d’âge, l’Australie cherche à forcer les entreprises technologiques à mieux contrôler leurs utilisateurs et à empêcher l’accès des mineurs sans supervision.
Ce que Snapchat met en place
Snapchat va verrouiller automatiquement les comptes des utilisateurs australiens identifiés comme ayant moins de 16 ans. Les adolescents devront fournir une preuve de leur âge pour continuer à utiliser l'application. Plusieurs méthodes sont proposées : vérification via ConnectID, en utilisant un signal bancaire confirmant simplement si l’utilisateur est majeur, vérification d’une pièce d’identité scannée ou estimation d’âge via un selfie analysé par un algorithme.
Snapchat précise qu’elle ne conserve pas les données sensibles, qui sont traitées par des prestataires spécialisés. Si un compte est verrouillé, son propriétaire pourra télécharger ses données pendant trois ans. Lorsqu’il atteindra 16 ans, il pourra réactiver son compte en validant son âge.
Une décision que Snapchat conteste
L’entreprise n’a jamais caché qu’elle n’approuvait pas cette loi. Selon elle, Snapchat est avant tout une application de messagerie privée, essentielle pour maintenir le lien social entre amis et proches. Elle estime que priver les adolescents de ce canal pourrait accentuer leur isolement social, plutôt que les protéger.
Les critiques et défis techniques
La mise en œuvre de la vérification d’âge soulève de nombreux défis. Les technologies d’estimation d’âge, qu’elles reposent sur la reconnaissance faciale ou sur des documents d’identité, comportent une marge d’erreur non négligeable. Des erreurs peuvent entraîner le blocage injustifié d’utilisateurs ou, à l’inverse, laisser passer des mineurs.
Certains spécialistes pointent également les risques en matière de vie privée : demander des selfies ou des documents officiels pour accéder à une plateforme sociale peut être perçu comme disproportionné. D’autres craignent que les jeunes, privés d’applications populaires, se tournent vers des plateformes moins sécurisées ou plus difficiles à encadrer.
Un enjeu mondial
L’Australie devient ainsi l’un des premiers pays à imposer une limite d’âge aussi stricte. Cette décision pourrait inspirer d’autres gouvernements, alors que la question de la santé mentale des jeunes et de leur exposition aux réseaux sociaux devient préoccupante à l’échelle mondiale. Les autorités doivent désormais trouver un équilibre entre protection de la jeunesse et respect des libertés numériques.
