Frappes américaines dans les caraïbes : une violation flagrante du droit international.
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Par Yanis •

Ces dernières semaines, les États-Unis ont multiplié les frappes dans les Caraïbes, faisant des dizaines de morts. Officiellement présentées comme des opérations de lutte contre le narcotrafic, ces attaques ont en réalité coûté la vie à de nombreux civils innocents.
Des frappes qui violent le droit à la vie et le droit à un procès équitable
Le droit international reconnaît que toute personne, quel que soit son lieu de vie ou le crime dont elle est suspectée, possède des droits fondamentaux, parmi lesquels le droit à la vie et le droit à un procès équitable.
L’Article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’Article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques disposent que toute personne a le droit de vivre. Ce droit est absolu, ce qui signifie qu’on ne peut jamais le lui enlever.
L’usage de la force létale ne peut être toléré que dans le cadre d’une légitime défense immédiate, c’est-à-dire si quelqu’un menace directement la vie d’une autre personne et qu’aucune autre solution n’est possible. Or, pour légitimer ces frappes dans les Caraïbes, le gouvernement états-unien invoque la légitime défense, mais selon le droit international, la légitime défense n’est justifiée que face à une attaque armée ou à une menace imminente d’attaque. L’arrivée éventuelle de drogues aux États-Unis n’étant ni une attaque ni une menace imminente, l’usage de la force n’était donc pas nécessaire.
De plus, l’Article 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’Article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques garantissent que toute personne accusée d’un crime a droit à un procès équitable. Ces droits sont universels et reconnus par le droit international coutumier.
Enfin, les exécutions extrajudiciaires, tuer quelqu’un sans procès, sont strictement interdites. C’est une norme impérative (jus cogens) que tous les États doivent respecter.
Des frappes qui s’apparentent à des exécutions extrajudiciaires
Une exécution extrajudiciaire désigne le meurtre délibéré d’une personne par l’État ou ses agents, sans procès, sans juge et sans défense, donc en dehors de toute procédure légale.
Les États-Unis interdisent fermement les exécutions extrajudiciaires lorsqu’elles sont commises par d’autres pays. Deux lois illustrent cette position :
- La section 502B du Foreign Assistance Act (1974) interdit l’aide militaire et la vente d’armes aux gouvernements responsables de violations graves des droits humains, dont les exécutions extrajudiciaires.
- La loi Leahy interdit toute assistance militaire à des unités étrangères lorsqu’il existe des preuves crédibles de violations graves des droits humains.
Pourtant, les États-Unis mènent parfois des frappes aériennes ou des opérations militaires ciblées dans le monde arabe ou dans d’autres régions, comme c’est le cas actuellement dans les Caraïbes, où des civils innocents sont tués. Ces frappes s’apparentent en pratique à des exécutions extrajudiciaires, car les victimes ne bénéficient d’aucun procès équitable.
Ainsi, les États-Unis appliquent ces interdictions à d’autres pays tout en se réservant le droit de procéder eux-mêmes à des assassinats ciblés, via des frappes militaires, des drones ou des opérations secrètes.
Un "permis de tuer" par les États-Unis
Certains experts dénoncent un « permis de tuer ». En effet, sans craindre de représailles, les États-Unis semblent bénéficier d’une immunité quasi totale en matière de violations des droits de l’homme. Depuis des décennies, ils peuvent bombarder, soutenir des régimes génocidaires et oppressifs, et tuer dans différentes régions du monde sans être inquiétés.
Brian Fucane, chercheur à l’International Crisis Group, alerte auprès de l’AFP que l’administration Trump « semble s’octroyer un permis de tuer en dehors de la loi ». Selon lui, le gouvernement américain « n’a pas démontré que c’était légal et n’a même pas vraiment essayé de défendre ses arguments sur ce terrain », ce qui montre à quel point l’impunité des grandes puissances est totale et leur permet de bafouer le droit international en toute liberté.