Syrie : l’ONU dénonce des violences systématiques contre les Alaouites pouvant constituer des crimes de guerre.
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Par Ryan •

Une commission de l’ONU a affirmé le 14 août que les violences commises en mars par les forces gouvernementales contre la minorité alaouite en Syrie étaient « généralisées et systématiques », et pouvaient, dans certains cas, être qualifiées de « crimes de guerre ». Ces exactions ont eu lieu sur la côte syrienne, où les forces de sécurité du nouveau pouvoir islamiste et leurs alliés ont été accusés d’exécutions sommaires visant principalement des civils alaouites, groupe auquel appartenait l’ex-président Bachar al-Assad. Elles auraient causé environ 1 700 morts selon une ONG, avec un pic de massacres début mars.
Le rapport de la commission documente des « meurtres, tortures et traitements inhumains infligés aux morts », ainsi que des pillages massifs et des incendies ayant entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils. Certains de ces actes ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, montrant des civils humiliés et maltraités. Les auteurs incluraient des membres des forces du gouvernement intérimaire, des civils agissant à leurs côtés et des combattants pro-Assad. Dans certaines localités, des hommes identifiés comme alaouites étaient séparés des femmes et enfants avant d’être exécutés.
Les autorités syriennes ont imputé ces violences à des hommes armés loyaux à Bachar al-Assad, accusés d’avoir lancé des attaques ayant tué des dizaines de membres des forces de sécurité. La commission a confirmé l’implication de forces pro-Assad. Des ONG ont rapporté que des familles entières, y compris des enfants et des personnes âgées, avaient été massacrées, et que des assaillants demandaient l’appartenance religieuse des civils avant de les tuer ou de les épargner. Si certaines unités gouvernementales ont protégé des civils, d’autres ont mené exécutions sommaires et actes de torture dans des villages et quartiers alaouites. Les conclusions s’appuient sur plus de 200 entretiens et un accès direct aux zones touchées, y compris à des fosses communes. Le président de la commission, Paulo Sergio Pinheiro, appelle à juger tous les responsables, quelle que soit leur affiliation. Fin juillet, une enquête nationale à Damas avait identifié 298 suspects, chiffre encore provisoire.