Un Barnier de plus, une Dati de trop ? - Les dessous d’une partielle parisienne.
Un Barnier de plus, une Dati de trop ? - Les dessous d’une partielle parisienne. , le décryptage, le décryptage.fr, ledecryptage, ledécryptage, site, média, presse, news, conflit, guerre, fait-divers, info, journal, économie, justice, decrypt, décrypte, décryptons
Par Anas •

Dati ou double ?
La 2ᵉ circonscription de Paris — cœur historique, rive gauche, panthéon républicain et bourgeoisie d’entre-deux-ponts — devient l’arène d’un duel inattendu. Michel Barnier, ex-commissaire européen, Premier ministre et figure rassurante de l’appareil LR, a reçu l’investiture officielle de son parti. Mais Rachida Dati, ministre de la Culture, maire du 7ᵉ arrondissement et habituée des chevauchées électorales, refuse de céder le terrain.
La droite, version duel à fleurets (non) mouchetés
Le pari de Dati ? « Gagner Paris », dit-elle. En refusant de se ranger derrière Barnier, elle transforme une partielle en fracture entière. La droite parisienne, déjà morcelée par ambitions municipales et querelles d’appareil, se retrouve face à un choix cruel : se diviser et risquer l’échec, ou s’unir au prix d’un effacement symbolique.
Barnier contrebande, Dati contre vents
Pour Barnier, l’investiture était censée incarner le sérieux, la continuité, le poids institutionnel. Mais pour Dati, l’histoire se raconte autrement : une notabilité locale, un ancrage de terrain, une personnalité plus tranchante que consensuelle. Elle oppose la légitimité de l’électorat au sceau administratif du parti.
Quand la justice s’invite à la table des candidatures
Dati n’arrive pas sans bagages. Mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn, soupçonnée de corruption passive et trafic d’influence lors de son passage au Parlement européen, elle avance néanmoins sans vaciller. Barnier lui-même, en tant que Premier ministre, avait maintenu sa ministre malgré cette épée de Damoclès judiciaire. Un signe, sans doute, de sa difficulté à écarter une personnalité que l’on préfère avoir dans son camp que contre soi.
La Culture de la confrontation
Qu’elle triomphe ou non, Rachida Dati impose sa méthode : l’épreuve de force. Ses ambitions dépassent la seule circonscription : elles s’inscrivent dans une stratégie de reconquête de la mairie de Paris en 2026, où elle compte capitaliser sur son image de battante, quitte à bousculer son propre camp.
Conclusion : la droite en morceaux choisis
Ce duel Barnier-Dati ne dit pas seulement l’avenir d’un siège parlementaire. Il illustre la désagrégation lente de la droite parisienne, écartelée entre fidélité au parti, ambitions individuelles et nécessité d’exister face à une gauche solidement implantée dans la capitale.
Dati, en s’érigeant contre l’appareil, joue un coup de poker : si elle gagne, elle consolide son rôle central pour 2026 ; si elle perd, elle risque d’apparaître comme l’artisan d’une division fatale.