Un ex-policier de la brigade des mineurs condamnés à 15 ans de prison pour viol d’enfants.
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Par Ryan •

«J'ai envie de pleurer» : c'est avec ces mots que Christophe Annunziata a exprimé son émotion à la sortie du tribunal.
Ancien collègue de Julien P., il est celui qui a révélé les agissements du policier pédophile de la brigade de protection des mineurs de Marseille.
Âgé de 47 ans, Annunziata fut le premier à signaler à sa hiérarchie les comportements suspects de son collègue, déclenchant une enquête longue et éprouvante.
Le verdict du 4 septembre 2025 à Aix-en-Provence met fin à cinq années de démarches et d’alertes.
Julien P. a été condamné à quinze ans de prison pour viols sur enfants, assortis d’une période de sûreté de dix ans.
La cour a également imposé un suivi socio-judiciaire de dix ans avec obligation de soins.
Il lui est désormais interdit d’exercer comme policier ou d’avoir toute activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs.
Le jugement, rendu par cinq magistrats professionnels, a suivi les réquisitions de la procureure Sylvaine Shumacher.
Bien qu’il ait espéré une peine plus lourde, Christophe Annunziata juge la décision «à la hauteur de ce que Monsieur P. a fait».
L’affaire débute en septembre 2020, quand Christophe Annunziata découvre des échanges de SMS tendancieux entre son collègue et un adolescent de 17 ans.
Soupçonnant immédiatement des faits de pédophilie, il alerte sa hiérarchie et demande l’ouverture d’une enquête.
«À la brigade de protection des mineurs, on ne peut pas se permettre d’avoir un doute», explique-t-il.
Rapidement isolé, il est étiqueté comme «délateur» par certains collègues et reste seul contre tous durant un an.
Ce n’est qu’après l’intervention de l’IGPN que Julien P. est arrêté, l’enquête confirmant des viols sur deux enfants aux Philippines lors de voyages humanitaires.
Après quatre jours d’audience, Annunziata espère que ce procès servira de signal pour renforcer le contrôle des institutions.
Il appelle à ce que la protection de l’enfance soit mieux encadrée et qu’aucun individu dangereux n’accède à ces fonctions sensibles.
Écarté de sa brigade, il a depuis été muté dans les Pyrénées-Atlantiques.
«J’ai témoigné, je suis allé au bout de ce que je pensais», affirme-t-il, en demandant aux services de police de prendre leurs responsabilités pour l’avenir.