Condamnation d’un surveillant de Bois d’Arcy pour corruption et trafic en prison.
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Par Ryan •

Un surveillant pénitentiaire de la maison d'arrêt de Bois d'Arcy, dans les Yvelines, a été reconnu coupable de corruption et de trafic.
Le tribunal correctionnel de Versailles l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis.
Il a admis avoir été rémunéré par des détenus pour introduire alcool et stupéfiants derrière les murs de la prison.
Le président de la cour a souligné qu’il contribuait à détruire le sens de la peine et l’essence même de la détention.
Le surveillant a aussi été frappé d’une interdiction définitive d’exercer toute fonction publique.
Cinq prisonniers, impliqués dans ce trafic, ont été condamnés à des peines allant d’un à trois ans de prison ferme.
Deux d’entre eux ont été sanctionnés pour avoir corrompu le surveillant, tandis que tous ont été jugés pour participation active au trafic.
Un sixième prévenu, conseiller d’insertion, a écopé de neuf mois de prison sans mandat de dépôt pour avoir communiqué illégalement avec un détenu.
Ce dossier met en lumière un centre pénitentiaire saturé, avec un taux d’occupation dépassant les 200 %, qualifié de « poubelle de la République » par une avocate lors du procès.
Le surveillant a reconnu avoir introduit des bouteilles d’alcool et une vingtaine de plaquettes de 100 grammes de cannabis entre mars et juin 2025.
Lors de son interpellation, 574 grammes de cannabis ont été découverts au-dessus de son casier personnel.
Il a affirmé n’avoir perçu que 2.500 euros pour ces livraisons, mais la procureure a évoqué des sommes bien supérieures.
Selon l’accusation, cette corruption a débuté alors qu’il n’était encore qu’un simple stagiaire, peu après avoir prêté serment devant ce même tribunal.
À l’audience, le prévenu, le visage marqué et les réponses laconiques, a écouté le rappel de ses responsabilités, notamment celui d’un père voyant son enfant grandir derrière un parloir.
Son avocat a tenté d’expliquer sa dérive par une profonde dépression, aggravée par la mort de l’un de ses cinq enfants.
« On ne s’improvise pas trafiquant à 46 ans », a plaidé son conseil, évoquant son état suicidaire et sa consommation excessive d’alcool.
La défense a ajouté que cette condamnation porterait aussi préjudice à son épouse, elle-même surveillante stagiaire, qui verrait son avenir professionnel compromis.