Le sommet de Charm el-Cheikh : un moment déterminant pour la pérennité de l'Etat Palestinien., le décryptage, le décryptage.fr, ledecryptage, ledécryptage, site, média, presse, news, conflit, guerre, fait-divers, info, journal, économie, justice, decrypt, décrypte, décryptons

Libération :

Ce lundi matin, le Hamas a procédé, conformément à la procédure de paix initiée par le président des États-Unis, à la libération des vingt otages israéliens encore en vie, remis à la Croix-Rouge. Un moment très attendu par la communauté internationale : plusieurs pays, dont la France, ont immédiatement fait part de leur soulagement dans divers communiqués.

En vertu de l’accord de cessez-le-feu, Israël doit désormais libérer 250 Palestiniens détenus pour des « raisons de sécurité » — parmi lesquels certains condamnés pour des attentats meurtriers — ainsi que 1 700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début du conflit. Au total, près de 2 000 détenus palestiniens ont été transférés par bus vers Ramallah, en Cisjordanie.

Discours de Donald :

À la veille du sommet pour la paix, Donald Trump s’est exprimé ce lundi devant la Knesset, le Parlement israélien. Après une longue standing ovation, le président américain a rendu hommage à Benjamin Netanyahou, saluant « un dirigeant courageux et opiniâtre, pas toujours facile, mais extraordinaire ». Il a également remercié « les nations arabes et musulmanes » pour leur rôle dans la pression exercée sur le Hamas, y voyant « un triomphe mondial pour Israël et pour la paix ».

Donald Trump a ensuite esquissé le futur de la région, qu’il imagine « pacifiée et prospère », dans la continuité des accords d’Abraham de 2020. Il a annoncé la création d’un Conseil de la paix, composé des « nations les plus riches et les plus puissantes du monde arabe », chargé de reconstruire Gaza et de soutenir le développement économique régional. « Les pays arabes veulent désormais investir, non détruire », a-t-il affirmé.

Le président américain a également fait part de sa volonté d’obtenir une normalisation des relations entre Israël et l’Iran, et a suggéré une amnistie pour Benjamin Netanyahou, visé par un mandat d’arrêt de la CPI et un procès pour corruption. Donald Trump a conclu son discours en évoquant la situation en Ukraine, réaffirmant sa détermination à obtenir « un accord de paix similaire ».

La Palestine devant son destin :

Coprésidé par Donald Trump et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le sommet de Charm el-Cheikh réunit les représentants d’une vingtaine de pays et d’organisations internationales. Emmanuel Macron, arrivé en milieu de matinée, y retrouve ses homologues européens : Pedro Sanchez (Espagne), Giorgia Meloni (Italie), Friedrich Merz (Allemagne), Keir Starmer (Royaume-Uni) et Antonio Costa pour l’Union européenne.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le roi Abdallah II de Jordanie et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres figurent également parmi les participants, aux côtés de Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne, écarté du pouvoir à Gaza par le Hamas en 2007. Benjamin Netanyahou et les représentants du Hamas, eux, brillent par leur absence.

Ce sommet vise à aborder la partie la plus délicate du plan de paix : le démantèlement du Hamas et l’exil de ses combattants, conditions jugées inacceptables par l’organisation. Ainsi que l'examen des conditions d'une paix durable entre les deux États.

En l’absence d’otages à libérer, la priorité de l’État palestinien est désormais d’obtenir des garanties de sécurité internationales, afin de se prémunir de toute nouvelle agression israélienne et d’assurer la stabilité dans la bande de Gaza.

Mais l’équilibre reste fragile : le respect des conditions imposées par Israël et celles défendues par Gaza ne saurait se faire au prix d’une paix imposée ou d’un plan aux accents néocoloniaux, excluant les Palestiniens de la table des négociations et niant leur droit à l’autodétermination. C’est à ce prix seulement que pourra se construire un avenir durable et véritablement pacifié pour la région.