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Quatre hommes, âgés de 26 à 38 ans, ont été interpellés lundi en France dans le cadre d’un projet d’action contre Vladimir Ossetchkine, un opposant russe réfugié à Biarritz. Selon Le Parisien, ils envisageaient une opération d’élimination ciblant le fondateur de l’ONG Gulagu.net, connue pour ses révélations sur la torture et la corruption dans les prisons russes. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire pour participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de crimes contre les personnes.

Le projet aurait été déjoué grâce à la vigilance des services de sécurité français. Trois des suspects, originaires du Daghestan, se seraient rendus à Biarritz en avril, filmant le domicile et les lieux fréquentés par Ossetchkine, sans toutefois l’approcher directement. L’un des interpellés possède la nationalité française. Les autorités ont demandé leur mise en examen et placement en détention provisoire. Vladimir Ossetchkine a remercié publiquement la police et le contre-espionnage français, saluant « ceux qui empêchent les projets sanglants de Poutine en Europe ».

La DGSI a été saisie de l’enquête, ouverte dès le 19 septembre. Les premiers éléments indiquent une préparation sérieuse et coordonnée. Les suspects auraient surveillé leur cible plusieurs semaines avant leur arrestation. L’affaire illustre une nouvelle tentative d’atteinte à la sécurité d’un dissident russe exilé, dans un contexte de tensions croissantes entre la Russie et l’Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Cette interpellation intervient après plusieurs tentatives d’intimidation ou d’assassinat signalées par Vladimir Ossetchkine. En septembre 2022, l’opposant avait déjà échappé à une tentative d’attentat à son domicile, après avoir aperçu un point laser se dirigeant vers lui avant d’entendre des coups de feu. Une enquête pour menaces de mort avait alors été ouverte par le parquet de Bayonne, sans preuve formelle de tentative d’assassinat. Depuis, Ossetchkine vit sous protection policière renforcée.

Fondateur de Gulagu.net, l’opposant s’est fait connaître pour avoir diffusé, en 2021, plus d’un millier de vidéos documentant des violences sexuelles et actes de torture dans les prisons russes. Ces révélations avaient contraint les autorités russes à ouvrir une enquête, tout en le plaçant sur la liste des ennemis du régime. Les nouvelles arrestations en France confirment que les opposants exilés restent des cibles privilégiées des réseaux liés à Moscou.

Le procureur antiterroriste Olivier Christen a souligné la gravité de l’affaire et la détermination des services français à protéger les réfugiés politiques. L’enquête devra établir les commanditaires et les motivations exactes des suspects. En attendant, la menace visant les voix critiques du Kremlin à l’étranger continue d’inquiéter les autorités européennes et les défenseurs des droits humains. Ossetchkine, lui, affirme garder confiance : « Je continuerai à dénoncer les crimes du régime russe, quoi qu’il en coûte. »