Des chiens au pelage bleu intriguent les scientifiques près de la centrale de Tchernobyl.
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Par Enzo •
Des chiens errants au pelage bleu ont été repérés dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, en Ukraine. Ces animaux, descendants des chiens domestiques abandonnés après la catastrophe nucléaire de 1986, suscitent aujourd’hui la curiosité des chercheurs et bénévoles présents sur place. L’association Dogs of Chernobyl, qui œuvre toute l’année pour leur protection, a confirmé que cette coloration étrange est apparue récemment, et qu’elle n’avait jamais été observée auparavant chez les meutes locales.
Les vidéos publiées sur TikTok par l’association et relayées par le New York Post montrent des canidés à la teinte bleutée homogène, sans trace de teinture ni de blessure. D’après les premiers témoignages, les animaux demeurent en bonne santé et actifs, écartant a priori l’hypothèse d’une maladie grave. Les bénévoles évoquent plutôt une contamination chimique externe comme origine possible, sans lien direct avec la radioactivité toujours présente dans la région. Cependant, aucun chien n’a encore pu être capturé pour des analyses approfondies, laissant le mystère entier.
Cette apparition soudaine, observée en l’espace d’une semaine, soulève des interrogations sur les substances présentes dans les environs de la centrale. Les autorités locales et les chercheurs s’apprêtent à mener des prélèvements afin de déterminer si ces colorations anormales sont dues à une pollution industrielle, à des dépôts chimiques ou à un phénomène environnemental inédit. En attendant, les équipes continuent de surveiller la zone et de sensibiliser sur les dangers persistants dans cet environnement marqué par l’histoire de Tchernobyl.
Si le phénomène intrigue, il n’est pas totalement inédit. En 2021, des chiens au pelage bleu avaient déjà été observés à Nijni Novgorod, en Russie, près d’un ancien site chimique soviétique. Les analyses de l’époque avaient alors confirmé la présence de résidus de produits chimiques industriels dans le sol, expliquant la teinte bleutée de leur fourrure. Cette comparaison renforce l’hypothèse d’une contamination chimique similaire autour de Tchernobyl, bien que les experts n’écartent pas d’autres causes possibles.
Par ailleurs, les mutations génétiques dues aux radiations dans la faune locale sont bien documentées depuis des décennies. Des scientifiques ont déjà observé des anomalies dans la production de mélanine chez certaines espèces, comme les grenouilles Hyla orientalis, dont la peau s’est assombrie pour mieux résister aux radiations ionisantes. Cette adaptation naturelle illustre la résilience des espèces vivant dans la zone d’exclusion, un territoire où la nature a repris ses droits malgré la contamination. Si la cause exacte du pelage bleu reste à identifier, le phénomène rappelle que Tchernobyl demeure un laboratoire vivant pour l’étude des effets de la pollution et des radiations sur les organismes vivants.
Les équipes de Dogs of Chernobyl prévoient d’intensifier leurs efforts pour capturer un spécimen et permettre une analyse complète. Les résultats, lorsqu’ils seront connus, pourraient apporter de précieuses informations sur les conséquences chimiques et biologiques persistantes dans l’une des zones les plus surveillées du monde. En attendant, les chiens bleus de Tchernobyl fascinent autant qu’ils inquiètent, symboles d’un écosystème encore marqué par une catastrophe vieille de près de quarante ans.
