Le motif du tueur en série des 4 corps retrouvés dans la Seine à Choisy-le-Roi pourrait être sur fond d’homophobie, retour sur l’enquête.
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Par Ryan •
 © Maxppp - Olivier Boitet
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Un homme sans-abri d'une vingtaine d'années, identifié sous le prénom Monji, a été mis en examen et placé en détention provisoire après avoir été présenté à un juge dimanche 24 août, dans l’affaire des quatre corps retrouvés flottant dans la Seine le 13 août à hauteur de Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne.
L’affaire a commencé le 13 août, quand un passager du RER C a donné l’alerte après avoir aperçu un corps dans l’eau. Les pompiers de Paris sont alors intervenus près du pont de Choisy reliant la ville à Créteil, où les quatre corps ont finalement été découverts côte à côte.
Une information judiciaire pour "meurtres en concours" a été ouverte, permettant le recours à des techniques spéciales d’enquête et des gardes à vue prolongées, jusqu’à 96 heures. Cette qualification n’aggrave pas la peine encourue mais élargit les moyens d’investigation.
Les autopsies et examens complémentaires ont révélé des lésions de strangulation sur deux corps, des traces suspectes sur un troisième, et un état dégradé sur le quatrième. Le parquet a confirmé l’existence de violences physiques et évoque des meurtres organisés dans un court laps de temps.
Le suspect a été contrôlé dès le 5 août avec des documents appartenant à l’une des victimes, puis de nouveau le jour même de la découverte des corps, ce qui le place au cœur de l’enquête. Il est connu pour un vol avec dégradation et pour recel de vol.
Selon les enquêteurs, Monji fréquentait régulièrement les berges de Seine près du lieu macabre et aurait entretenu des liens directs avec chacune des victimes avant leur disparition.
Le parquet évoque également un possible mobile lié à l’homosexualité réelle ou supposée des victimes, ce qui pourrait avoir joué un rôle déclencheur dans ces meurtres présumés. Toutefois, l’intéressé nie catégoriquement les faits et reste silencieux sur ses motivations.
Les victimes sont toutes des hommes, dont un Français de 48 ans domicilié à Créteil, un Algérien de 21 ans habitant à Choisy-le-Roi, ainsi qu’un Algérien de 21 ans sans domicile fixe et un Tunisien de 26 ans également SDF. Tous fréquentaient les abords de la Seine dans cette zone.
Les disparitions se sont produites entre le 26 juillet et le 11 août. Abdallah, présenté comme un "copain de galère" du suspect, a disparu le 26 juillet, puis Amir, ami proche du suspect, le 31 juillet. Sami a disparu le 5 août et Franz, âgé de 48 ans, le 11 août. Cela représente quatre disparitions en seulement seize jours.
Les autopsies ont mis en évidence des strangulations et des mises en scène possibles : un corps retrouvé dénudé dans sa partie inférieure et un autre avec le pantalon baissé au niveau des chevilles. Ces éléments renforcent l’hypothèse de crimes liés à des pulsions sexuelles ou à un mobile homophobe.
Les quatre corps, retrouvés ensemble flottant dans la Seine, constituent un fait exceptionnel et glaçant. Jamais une telle scène n’avait été constatée auparavant selon les enquêteurs.
Un lien fort existe entre le suspect, les victimes et un local technique abandonné situé non loin de la découverte. Ce bâtiment en béton, jonché de déchets, était occupé par des SDF et connu comme un lieu de rencontres homosexuelles, appelé "cruising".
Une deuxième garde à vue a concerné un autre sans-abri lié au suspect et à deux victimes, mais aucune charge n’a été retenue contre lui. Monji, principal suspect, persiste à nier toute implication malgré les connexions établies par l’enquête.
Ce quadruple meurtre présumé en seize jours, avec des victimes liées par la marginalité et un même environnement, reste marqué par une énigme : le mobile précis de ces crimes, qui pourrait être lié à la sexualité des victimes ou à des conflits entre sans-abri.
 

 
 
 
 
