Révolte à Madagascar contre les élites corrompues : les soldats se joignent aux manifestants.
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Par Yanis •
Après la plus importante manifestation du mouvement de la Gen Z à Madagascar, des soldats malgaches ont rejoint, ce samedi 11 octobre, des milliers de manifestants et ont appelé les forces de sécurité à refuser les ordres de tirer sur la population. Cette action, symbolique, montre que la pression populaire peut provoquer des fissures dans l’appareil répressif. Elle envoie un message fort : le peuple n’est pas seul et certaines institutions peuvent privilégier le respect des droits humains plutôt que l’obéissance aveugle à une élite corrompue.
L’entrée des soldats dans la ville d’Antananarivo a fait déguerpir les forces de sécurité, qui faisaient usage, ce samedi, de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour oppresser et disperser la population.
Le départ des forces de sécurité a permis au peuple de se réunir sur la place du 13 Mai, située en face de l’Hôtel de Ville. Sur cette place, un des colonels faisant partie des soldats ayant appelé à la désobéissance civile a déclaré que les forces de sécurité ont tiré sur ses soldats, touchant un militaire, qui fut tué, et un journaliste, actuellement dans un état stable. Il a appelé à la démission du chef de la gendarmerie, du Premier ministre et du président.
Depuis le début des manifestations, le 25 septembre 2025, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dénombre près de 22 manifestants tués.
Le fait que certains soldats choisissent de soutenir le peuple au lieu du pouvoir en place est un acte courageux et montre un refus de la répression. Mais cela ne garantit pas automatiquement que le pouvoir sera démocratique après. Si les militaires s’installent ensuite au pouvoir, le risque serait de passer d’une dictature civile à une junte militaire, ce qui ne résout pas le problème fondamental de légitimité.
Les militaires peuvent soutenir la population, mais les revendications populaires doivent rester au centre et être écoutées, pour que la solution soit réellement démocratique et non simplement un changement de force au sommet.
Pour l’instant, la situation à Madagascar demeure incertaine. L’absence de communication claire du président et les tensions militaires suggèrent que la crise est loin d’être résolue. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir politique du pays.
