Fin des privilèges à vie pour les anciens ministres dès 2026, retour sur l’annonce de Lecornu.
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Par Ryan •

Le premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé le 15 septembre sur X la suppression des avantages à vie des anciens membres du gouvernement, une réforme qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026.
Il a précisé que la protection policière ne serait désormais attribuée aux anciens premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée déterminée, reconductible uniquement en fonction de la réalité du risque encouru.
Les autres moyens matériels, tels que les véhicules de fonction, chauffeurs et secrétariats particuliers, ne seront plus octroyés de façon permanente, marquant la fin d’une pratique jugée décalée avec la condition temporaire d’un mandat ministériel.
Le chef du gouvernement a souligné qu’il n’était pas concevable de maintenir des privilèges illimités pour des fonctions par essence limitées dans le temps.
Une instruction a été adressée au secrétariat général du gouvernement afin de modifier le décret du 20 septembre 2019, qui avait déjà réduit une partie de ces avantages, mais sans en supprimer totalement la pérennité.
Lecornu entend mettre fin à ce qu’il considère comme un déséquilibre entre la vie réelle des citoyens et les privilèges accordés aux élites politiques, un sujet qui nourrit régulièrement la suspicion et la défiance de l’opinion publique.
Jusqu’à présent, les anciens premiers ministres pouvaient, sur demande, bénéficier d’un véhicule de fonction et d’un chauffeur financés par l’État, ainsi que d’un agent de secrétariat particulier pendant dix ans, et au plus tard jusqu’à l’âge de 67 ans.
Ces privilèges, instaurés pour des raisons pratiques et protocolaires, ne s’appliquaient pas aux anciens chefs de gouvernement disposant déjà de moyens similaires grâce à un mandat parlementaire, local ou à leur statut dans la fonction publique.
Une seconde instruction a été transmise à la direction générale de la police nationale afin d’instaurer un cadre juridique précis pour la protection policière des anciens premiers ministres et ministres de l’intérieur.
Le nouveau chef du gouvernement a rappelé que « la réforme ne peut pas être uniquement pour les autres » et que les responsables politiques doivent eux aussi consentir des efforts pour regagner la confiance des citoyens.
Selon Matignon, les avantages accordés au titre du décret de 2019 ont représenté un coût de 1,58 million d’euros en 2024 pour les moyens matériels, auxquels s’ajoutent environ 2,8 millions d’euros annuels liés à la protection policière.
Si ces économies restent modestes au regard des dizaines de milliards recherchés dans le cadre du redressement des finances publiques, elles traduisent une volonté politique de rompre avec des privilèges symboliques jugés excessifs.
En supprimant ces avantages, Lecornu met en œuvre l’une de ses premières promesses après son arrivée à Matignon, dans un contexte politique marqué par la chute de François Bayrou et la nécessité de rassembler autour d’un nouveau gouvernement menacé par les motions de censure de l’opposition.
La mesure s’inscrit dans une stratégie d’apaisement et de moralisation de la vie politique, visant à réduire le fossé entre la classe dirigeante et les Français, alors que la défiance envers les institutions reste particulièrement élevée.