Sébastien Lecornu rattrapé par un mensonge sur son CV : le master de droit public jamais validé.
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Par Ryan •

Le premier ministre Sébastien Lecornu est rattrapé par une polémique sur son parcours universitaire.
Une enquête de Mediapart révèle qu’il n’a jamais validé le master de droit public qu’il affichait depuis des années.
Jusqu’ici, ses biographies officielles et médiatiques indiquaient qu’il détenait un diplôme obtenu à Assas. Le Figaro, L’Express, l’AFP et de nombreux autres médias ont relayé cette information à partir de 2016.
Pourtant, selon l’université, valider un master nécessite deux années complètes, soit quatre semestres validés. Lecornu s’est arrêté à la maîtrise, c’est-à -dire un master 1, qui n’octroie pas le diplôme ni le grade de master.
Le cabinet du premier ministre a finalement reconnu la réalité, confirmant l’absence de master 2 validé. Cette reconnaissance intervient après plusieurs révélations et incohérences repérées par les internautes.
Des posts sur les réseaux sociaux ont souligné les contradictions de son CV dès son arrivée à Matignon. Les pages officielles du gouvernement et du ministère des armées affirmaient encore récemment ce faux diplôme.
Le site du ministère mentionnait explicitement « diplômé d’un master de droit public », jusqu’au 17 août 2025. Après la polémique, la mention a été discrètement remplacée par « études de droit » dans sa fiche officielle.
Cette fausse information ne provient pas seulement des sites officiels, mais aussi de documents personnels.
Sur LinkedIn, Sébastien Lecornu affiche toujours « Master, droit public général, 2005-2008 ».
Sa fiche Who’s Who, envoyée par lui-même en 2016, mentionne également ce diplôme inexistant. Ce document est rédigé directement par les personnalités, preuve qu’il a participé à la diffusion de l’erreur.
Depuis 2016, de nombreux portraits de presse répètent donc qu’il est diplômé d’un master de droit public. Même une conférence à la Sorbonne annonçait faussement ce titre universitaire avant de supprimer la mention.
Jamais Lecornu ni son entourage n’ont corrigé ces inexactitudes, laissant prospérer ce mensonge. En Espagne, des responsables politiques ont dû démissionner pour des mensonges similaires sur leurs diplômes. La députée Noelia Núñez a par exemple quitté son poste cet été après avoir été démasquée.
En France, aucune instance ne vérifie les titres universitaires des ministres ou élus de la République. Bruno Le Roux ou Geneviève Fioraso avaient déjà été accusés d’avoir gonflé leur CV sans conséquence durable.
Des experts dénoncent une manipulation qui sape la confiance entre citoyens et responsables politiques.
Le cabinet du premier ministre, sollicité par Mediapart, a refusé d’expliquer pourquoi ces faux sont restés en ligne.