Emmanuel Macron et sa rencontre avec Nicolas Sarkozy avant son incarcération : un geste « humain ».
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Par Ryan •

Emmanuel Macron a estimé qu’il était « normal, sur le plan humain », de recevoir Nicolas Sarkozy à l’Élysée quelques jours avant son incarcération. L’ancien président de la République, condamné à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, doit être écroué à la prison de la Santé. Le chef de l’État a insisté sur son respect de l’indépendance de la justice, rappelant qu’il s’agissait d’un geste personnel et non politique.
Cette entrevue, tenue le 17 octobre, intervient dans un contexte tendu où le sort judiciaire de M. Sarkozy continue de diviser. Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a lui aussi annoncé vouloir rendre visite à l’ancien président, évoquant des préoccupations liées à sa sécurité. Ce choix, cependant, a suscité de vives critiques au sein des syndicats de magistrats, dénonçant une « confusion des rôles » et une instrumentalisation médiatique de la justice.
L’ancien chef de l’État devrait être placé à l’isolement dans une cellule de neuf mètres carrés, mesure exceptionnelle visant à prévenir tout risque d’agression ou de contact avec d’autres détenus. Ses avocats ont d’ores et déjà déposé une demande de mise en liberté. La cour d’appel dispose de deux mois pour statuer, même si l’audience pourrait être avancée en raison du statut particulier de l’ancien président.
Gérald Darmanin, qui considère Nicolas Sarkozy comme son mentor, a exprimé sa « tristesse » face à son emprisonnement, un sentiment largement partagé à droite. Pour beaucoup, l’exécution immédiate du mandat de dépôt, ordonnée par le tribunal, a provoqué la stupéfaction. Certains y voient une atteinte à la présomption d’innocence, tandis que d’autres rappellent qu’une telle décision est fréquente dans les affaires correctionnelles.
Dans le camp des détracteurs de M. Sarkozy, cette incarcération est perçue comme la conséquence logique de la gravité des faits reprochés. Néanmoins, depuis son appel, l’ancien président redevient présumé innocent. Dès lors, son maintien en détention ne peut être justifié que s’il existe un risque concret de pression sur des témoins, de fuite ou de récidive. À défaut, la loi prévoit une remise en liberté sous contrôle judiciaire, éventuellement assortie d’un bracelet électronique ou d’une assignation à résidence.
Cette affaire, aux répercussions politiques majeures, pourrait également influencer d’autres procédures, comme celle visant Marine Le Pen et le Rassemblement national. Si la justice confirme l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité, la dirigeante d’extrême droite pourrait être empêchée de se présenter à la prochaine présidentielle. Ainsi, le dossier Sarkozy dépasse le seul cadre judiciaire pour devenir un symbole de la tension entre justice, politique et opinion publique.