Trump menace de couper des fonds fédéraux si Zohran Mamdani gagne la mairie de New York.
Trump menace de couper des fonds fédéraux si Zohran Mamdani gagne la mairie de New York., le décryptage, le décryptage.fr, ledecryptage, ledécryptage, site, média, presse, news, conflit, guerre, fait-divers, info, journal, économie, justice, decrypt, décrypte, décryptons
Par Enzo •
© Victor J. Blue/Bloomberg
Dans une dernière ligne droite électrique, le président américain Donald Trump a décidé de faire irruption dans la campagne municipale new-yorkaise avec une brutalité politique assumée, en s’attaquant directement au favori démocrate Zohran Mamdani, pourtant déjà donné gagnant par la plupart des projections. L’intervention de Trump n’a pas pris la forme d’un simple commentaire ou d’un clin d’œil d’appareil républicain, mais d’une menace explicite diffusée sur son propre réseau Truth Social, ce qui donne une dimension institutionnelle et non plus seulement militante à son geste. Ce message, à peine maquillé, s’adresse directement aux électeurs et laisse entendre que si la ville votait Mamdani — décrit comme « communiste » — alors les fonds fédéraux destinés à New York pourraient être gelés au-delà du minimum légal. Le cas Mamdani concentre la crispation : 34 ans, musulman, d’origine indienne, positionné sur la gauche démocrate, s’inspirant des combats de Bernie Sanders et revendiquant un socialisme démocratique assumé. Trump, ancien magnat de l’immobilier new-yorkais, le peint comme une menace existentielle, affirmant sans preuve que la ville n’aurait aucune chance de « survivre » avec un tel maire. En agitant ce spectre, le président nationalise une élection locale et fait peser une pression directe sur une ville qu’il connaît — et dont il veut encore influencer les ressorts malgré ses fonctions nationales, en transformant un scrutin municipal en bras de fer idéologique national.
L’attaque de Trump ne s’arrête pas à la menace financière : il accompagne sa sortie d’une consigne de vote explicite en faveur d’Andrew Cuomo, figure démocrate devenue indépendante dans ce scrutin. Trump admet ouvertement préférer Cuomo, pourtant démocrate, par pur calcul tactique, persuadé que Curtis Sliwa — bien que républicain et figure iconique de New York — affaiblirait mécaniquement la résistance anti-Mamdani. Le message est clair : l’objectif du président n’est plus d’élire « son camp » mais de barrer la route à un candidat qu’il juge idéologiquement toxique. La menace présidentielle contre les subventions fédérales repose pourtant sur un terrain institutionnel douteux : l’allocation est contrôlée par le Congrès, même si le contrôle opérationnel de l’usage des fonds a déjà été instrumentalisé par l’administration Trump, selon les analyses du Guardian. En ramenant la campagne municipale sur le terrain du communisme, il réactive un narratif qui lui permet de dramatiser artificiellement la course et d’imposer un faux dilemme : Cuomo ou le chaos. Mamdani a répondu publiquement avec ironie sur les réseaux sociaux, se moquant du soutien soudain à son rival. Cette séquence illustre un basculement majeur : un président en exercice utilisant l’arme budgétaire implicite pour peser sur un vote local, puis laissant entendre qu’obéir au chef de l’État devient, en soi, une discipline électorale patriotique. Les dernières heures de l’élection se jouent désormais sous cette pression.
