Le FBI licencie 15 agents photographiés à genoux lors des manifestations George Floyd.
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Par Enzo •

Le FBI a récemment procédé au licenciement de quinze de ses agents qui, au plus fort des manifestations déclenchées par le meurtre de George Floyd en 2020, avaient été photographiés à genoux aux côtés des manifestants. Ces images, devenues symboliques du mouvement et largement partagées, montrent des agents adoptant ce geste pour tenter de désamorcer les tensions et éviter une escalade des violences. Selon CNN, qui révèle l'information, la décision de renvoi intervient cinq ans après les faits et marque une réévaluation tardive d’un geste qui, à l’époque, n’avait entraîné aucune sanction formelle.
À l’époque, le contexte était exceptionnel : par directive de l'administration, des agents du FBI avaient été déployés pour appuyer les forces locales et protéger des bâtiments fédéraux. N’étant toutefois pas formés au maintien de l’ordre, ces agents se sont retrouvés face à des foules en colère et ont choisi une réponse non-violente — s’agenouiller — pour calmer la situation. Ce choix tactique a ensuite permis, d’après les comptes rendus, de dissiper la tension et d’éviter des débordements immédiats, les manifestants se retirant après l’action pacificatrice des agents.
La réaction institutionnelle et politique a évolué : si le geste n’avait pas eu de conséquences disciplinaires en 2020, la nouvelle direction du FBI a rouvert le dossier, aboutissant à la mise à pied des quinze agents. L’Association des agents de la police fédérale a dénoncé ces licenciements auprès de CNN, estimant qu’ils « violent les droits à une procédure régulière » et constituent, selon elle, une purge menée par ceux qu’elle qualifie de partisans d’une ligne dure au sein du Bureau.
Les critiques ciblent directement le directeur du FBI, Kash Patel, décrit par ses détracteurs comme un proche de l’administration Trump, et évoquent un changement de culture interne. L’association a mis en garde contre des « pratiques dangereuses » qui, d’après elle, affaiblissent le Bureau en éliminant des compétences, en sapant la confiance entre la direction et les agents, et en rendant plus difficile le recrutement et la rétention d’agents qualifiés. Au-delà du cas individuel, cette affaire s’inscrit dans un débat plus large : la « chasse aux sorcières » contre ce que certains dirigeants considèrent comme la pensée « woke », et les conséquences que cela peut avoir sur la gestion des crises, la légitimité des forces fédérales et la perception publique du FBI.
L’affaire pose des questions opérationnelles : la décision de licencier des agents pour un geste destiné à apaiser une manifestation renvoie à la tension entre exigences de neutralité apparente des forces et nécessité de réactions pragmatiques sur le terrain. Les critiques estiment que ces renvois risquent d’augmenter « le risque pour la nation » en détériorant l’expertise et la cohésion interne, tandis que les partisans de la mesure la présentent comme un redressement disciplinaire. Quelle que soit l’interprétation, la controverse devrait alimenter le débat public sur la conduite des agences fédérales et leurs modes d’intervention lors de mouvements sociaux.