Scandale au Canard Enchaîné : Soupçons d’emploi fictif, lourdes sanctions requises contre d’anciens cadres et un célèbre dessinateur.LeDecryptage, LeDecryptage.fr, Le Decryptage, Scandale, le canard enchaîné, journal, média, presse, détournement, argent, emploi, fictif, fait-divers, actualités, informations, news, info, actu, monde, conflit, média, guerre
Le journal satirique rattrapé par ses propres révélations ? Le Canard Enchaîné, pourfendeur historique des scandales politico-financiers, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une affaire aux relents d’ironie amère.
C’est un retournement saisissant pour l’un des titres les plus redoutés de la presse française. Quatre figures du Canard enchaîné sont jugées depuis mardi pour une affaire d’emploi fictif qui fait trembler les murs de la rédaction. En ligne de mire : Michel Gaillard et Nicolas Brimo, deux anciens dirigeants du journal, André Escaro, dessinateur emblématique, et sa compagne Edith Vandendaele. Tous sont poursuivis pour des faits graves : abus de biens sociaux, faux et usage de faux, recel, et fraude à la carte de presse.
Le parquet a requis ce vendredi un an de prison avec sursis pour les ex-patrons de l’hebdo, assorti d’une amende de 100 000 euros chacun. Pour Escaro et sa compagne, la note est encore plus salée : 150 000 euros d’amende réclamés. Un signal fort envoyé par le ministère public, qui évoque un “préjudice financier concret” et une “atteinte manifeste au devoir d’exemplarité”.
L’ombre d’un emploi fictif pendant 25 ans
Au cœur de l’affaire : Edith Vandendaele, officiellement journaliste au Canard pendant un quart de siècle. Mais selon l’enquête, elle n’aurait jamais mis les pieds à la rédaction. Sa présence ? Introuvable. Son activité ? “Inconsistante”, tranche le procureur Hadrien Aramini. Et pourtant, elle percevait un salaire, bénéficiait d’une carte de presse avec abattement fiscal, et touchait une généreuse retraite complémentaire.
Le préjudice pour le journal est évalué à 1,5 million d’euros entre 2010 et 2022. Une somme que les avocats de Christophe Nobili, le journaliste à l’origine de la révélation, réclament en remboursement. Ironie du sort, Nobili travaille toujours… pour le Canard enchaîné.
11 juillet 2025 à 18:48