Crise du sans-abrisme en France : 900 personnes sans domicile fixe décédées en 2024.
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Par Yanis •
© Thierry Creux
Le collectif Les Morts de la Rue a publié, le 30 octobre dernier, un recensement du nombre de personnes sans domicile fixe décédées : le bilan s’élève à 912. Parmi elles, 35 enfants de moins de 15 ans.
Ce chiffre ne cesse d’augmenter d’année en année depuis 2012. En effet, lorsque le collectif a commencé le recensement en 2012, il y avait deux fois moins de morts à la rue.
Une responsabilité de l’État
À travers les budgets successifs, les gouvernements de droite qui se succèdent mettent en place des budgets austéritaires qui appauvrissent gravement la population.
Aux yeux des associations, l’action des pouvoirs publics est insuffisante. En effet, une vingtaine d’associations ont déposé devant le tribunal administratif de Paris deux recours contre l’État pour « carence fautive » dans la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme.
De plus, il y a un an, la Cour des comptes avait souligné que l’État ne remplissait pas « correctement » sa mission en matière de politique d’hébergement des personnes sans abri.
La loi anti-squat du député macroniste Guillaume Kasbarian
Cette loi a accéléré les procédures d’expulsion des squatteurs. Elle permet aussi au propriétaire bailleur d’annuler le contrat de manière unilatérale en cas d’impayé.
Dans la plupart des cas, lesdits « squatteurs » étaient des locataires qui avaient arrêté de payer leur loyer du fait de l’insalubrité et que le bailleur refuse d’effectuer les travaux nécessaires. La loi Kasbarian permet désormais que ces personnes soient expulsées.
On voit que cette loi a des effets concrets et réels, mais très néfastes. En effet, en 2024, un record d’expulsions de locataires a été atteint : 24 556. Un nombre jugé pas assez élevé selon le député Guillaume Kasbarian, qui estime qu’il « faudrait aller plus loin ». Il est légitime de se poser la question de la corrélation entre le nombre d’expulsions et le nombre de décès.
Comment la France, qui se prétend être une grande puissance, peut-elle laisser ses citoyens mourir dans la rue ?
« Face à cette tragédie, l’urgence est double : protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques pour que le droit au logement convenable devienne enfin une réalité pour chaque personne », avance le collectif.
