Emmanuel Macron envisage un service militaire volontaire pour renforcer la sécurité et la cohésion nationale.
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Par Ryan •
Emmanuel Macron pourrait annoncer dès jeudi l’instauration d’un service militaire volontaire en France, projet en discussion depuis plusieurs mois. Dans un contexte mondial instable et marqué par la montée des tensions, le président a souligné, en marge du G20 à Johannesburg, la nécessité de « dissuader l’autre de venir » et de maintenir « une armée forte avec une capacité de sursaut collectif ». Contrairement aux pays scandinaves ou baltes, voisins de la Russie, qui ont rétabli le service militaire obligatoire, la France avait suspendu la conscription en 1997 sous la présidence de Jacques Chirac.
Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, a rappelé que plusieurs voisins européens réintroduisaient un service national, un modèle à observer pour la France. L’idée d’un service volontaire avait été évoquée par Emmanuel Macron le 13 juillet, en réponse à la menace russe persistante et au besoin d’une nation mobilisée. Selon le ministère des Armées, les arbitrages sur la durée, le coût et les modalités n’ont pas encore été rendus publics. Alice Rufo, ministre déléguée aux Armées, a simplement confirmé que des travaux étaient en cours pour définir ce service.
Différents scénarios prévoient entre 10.000 et 50.000 jeunes participants chaque année, pour une durée de 10 mois, rémunérée à plusieurs centaines d’euros. La Revue nationale stratégique 2025 indique que ce service viserait à renforcer la cohésion nationale et à constituer un réservoir mobilisable en cas de crise. Les armées françaises comptent actuellement 200.000 militaires d’active et 47.000 réservistes, chiffres qui devraient passer à 210.000 et 80.000 d’ici 2030. La mobilisation volontaire d’une partie d’une classe d’âge pourrait permettre de maintenir une capacité durable en situation de conflit, selon le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.
L’idée reçoit un accueil globalement favorable au sein de la classe politique française. Cédric Perrin, président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat (Les Républicains), a souligné que tout effort contribuant à l’esprit de défense et à la résilience nationale est positif. À l’extrême droite, Jordan Bardella (RN) s’est déclaré favorable à un service militaire volontaire ouvert aux citoyens souhaitant s’engager. En revanche, Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, se montre plus prudent, affirmant croire à l’armée de métier tout en soutenant l’engagement volontaire de la jeunesse.
Les décisions à venir devraient également impacter le futur du Service national universel (SNU), destiné aux mineurs de 15 à 17 ans. Lancé en 2019, ce service civil, principalement basé sur un stage de cohésion de deux semaines, n’a jamais atteint son rythme de croisière et a vu ses crédits réduits. L’instauration d’un service militaire volontaire pourrait donc redéfinir la manière dont la jeunesse française est appelée à contribuer à la sécurité et à la cohésion nationale, en offrant un nouveau cadre pour servir au sein des armées tout en s’inscrivant dans la stratégie globale de défense et de dissuasion du pays.
En résumé, la France pourrait réintroduire un service militaire volontaire inspiré des modèles européens, destiné à renforcer les capacités militaires, la cohésion nationale et l’engagement citoyen. Le projet reste en cours d’arbitrage, avec des modalités et un financement encore à préciser, mais il marque un tournant stratégique dans la politique de défense et de mobilisation de la jeunesse française face à des tensions géopolitiques croissantes.
